La ministre sera au Mali puis au Niger de lundi soir à samedi. Le but de ce voyage est notamment "de se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire" en vue de décider du maintien ou non de la Bundeswehr, dont le mandat sur place expire en mai, selon un porte-parole du ministère. "Des entretiens sont prévus" avec le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, et le chef de la diplomatie Abdoulaye Diop, a précisé ce porte-parole lors d'une conférence de presse. Une des questions du voyage est de "savoir quelles conséquences le fait qu'il n'y ait actuellement aucun progrès au Mali sur la voie du retour à la démocratie peut avoir sur la coopération" avec ce pays, a-t-il ajouté. La ministre allemande de la Défense était au Mali ce week-end. Avec le voyage de Mme Baerbock, il s'agit des premières représentantes européennes d'importance à se rendre dans le pays depuis l'annonce du retrait de la force anti-jihadiste française Barkhane et du dispositif européen Takuba en février. Au Mali, où les violences de groupes jihadistes et de milices ont fait des milliers de mort depuis 2012, les militaires ont pris le pouvoir lors de deux coups d'Etat en août 2020 puis en mai 2021. Les Occidentaux exhortent la junte à garantir un retour à la démocratie. Ils dénoncent aussi l'appel fait par les autorités maliennes au groupe de sécurité privée russe Wagner. Plusieurs pays ont entrepris de réexaminer leur participation à la mission des Nations unies au Mali, la Minusma, qui comprend quelque 14.000 militaires et policiers, ainsi qu'aux deux missions de formation de l'UE. En mai, les députés du Bundestag doivent décider si la Bundeswehr poursuivra sa participation, le gouvernement ayant déjà exprimé son scepticisme sur le sujet. Quelque 300 soldats allemands participent à la Mission de formation de l'Union européenne au Mali (EUTM), et 1.100 soldats à la Minusma. Lors de sa visite ce week-end, la ministre de la Défense Christine Lambrecht avait réclamé une enquête sur les "atrocités" commises à Moura (centre). La junte malienne affirme avoir "neutralisé" 203 jihadistes fin mars à Moura là où des témoignages, recueillis par la presse ou l'ONG Human Rights Watch (HRW), font état de l'exécution en masse de civils par l'armée malienne.
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