Action contre la faim "suspend une partie de ses activités" dans la zone tant qu'elle n'obtiendra pas "des garanties pour la sécurité" de ses équipes, a-t-elle indiqué. L'assaut s'est produit le 7 avril dans la préfecture de la Basse-Kotto, à plus de 500 km à l'est de Bangui, dans une zone où s'affrontent le groupe rebelle de l'Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) et l'armée épaulée par des paramilitaires russes, des "instructeurs" selon Moscou, des "mercenaires" de la société privée russe Wagner selon l'ONU. Les équipes de l'ONG ont été victimes "d'une attaque d'hommes armés alors qu'ils circulaient en voiture" et quatre de ses "employés" ainsi qu'un fonctionnaire local de la Santé "ont été blessés", explique Action contre la faim dans un communiqué, son directeur en Centrafrique, Jean-Baptiste Charmetant, assurant ne pas savoir qui étaient les agresseurs. L'ONU et les ONG internationales dénoncent régulièrement les exactions et crimes commis contre les civils par les groupes armés mais aussi par les militaires centrafricains et les paramilitaires russes. L'un des employés "blessé par balle a dû être évacué à Bangui" mais "ses jours ne sont pas en danger", précise le communiqué. Dans ce pays très pauvre d'Afrique centrale, le président Faustin Archange Touadéra a été réélu en décembre 2020 dans un scrutin pour lequel moins d'un électeur sur trois avait eu la possibilité de se rendre aux urnes en raison de l'insécurité, même si la guerre civile sanglante entamée en 2013 a considérablement baissé d'intensité depuis 2018. Les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé peu avant les élections une offensive sur Bangui et M. Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie. Des centaines de paramilitaires russes avaient alors rejoint des centaines déjà présents depuis 2018 et permis, en quelques mois, de repousser l'offensive des rebelles puis de les refouler d'une grande partie des territoires et villes qu'ils contrôlaient. Mais sans pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l'autorité de l'Etat. Dans la Basse-Kotto, Action contre la faim dit notamment fournir des soins de santé à près de 4.000 enfants et femmes enceintes. L'ONG a suspendu ses activités de "cliniques mobiles" et "de renforcement de l'accès à l'eau potable" et appelle "toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire".
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