MSF avait officiellement annoncé début avril la suspension de ses activités humanitaires dans la région du Sud-Ouest anglophone en raison de la détention de quatre employés locaux accusés de "complicité" avec des séparatistes en conflit avec l'armée depuis cinq ans. Le 27 décembre 2021, deux membres du personnel de MSF avaient été arrêtés après avoir pris en charge un patient blessé par balle dont l'état de santé nécessitait "une assistance urgente" selon l'ONG, avant d'être écroués à Buéa, le chef-lieu de la région du Sud-Est. Jeudi, ils "ont été provisoirement libérés de prison", a écrit MSF dans un communiqué transmis à l'AFP. "Nous réitérons qu'à tout moment, nos collègues et MSF ont suivi les procédures de fonctionnement et de notification établies avec les autorités pour le transfert de ce patient", a rappelé l'ONG, précisant qu'elle espérait que "cette liberté sera définitive et que les procédures judiciaires en cours les disculperont totalement de tout acte répréhensible". Deux autres collaborateurs de l'ONG avaient aussi été interpellés les semaines suivantes et sont toujours détenus. "Nous espérons une résolution similaire de leur cas", a déclaré l'ONG qui dit rester ouverte aux dialogue avec les autorités camerounaises dans la perspective d'une reprise de ses activités. Fin 2020, le gouvernement camerounais avait déjà suspendu les opérations de MSF dans le Nord-Ouest, la deuxième région anglophone du pays, accusant ses équipes médicales de "collusion" et de "complicité" avec les groupes armés séparatistes. Dans ces deux régions, où vit l'essentiel de la minorité anglophone d'un pays majoritairement francophone dirigé d'une main de fer depuis près de 40 ans par l'indéboulonnable Paul Biya, 89 ans, l'armée et des groupes séparatistes s'affrontent quasi quotidiennement depuis plus de quatre ans. Les civils sont pris en tenaille et victimes d'exactions commises par les deux camps, selon des ONG internationales et l'ONU. Le conflit a fait plus de 6.000 morts et forcé plus d"un million de personnes à fuir leur domicile, selon International Crisis Group (ICG)
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