"Nous venons par la présente vous aviser de l'arrêt de nos activités d'exploitation minière de la Société des mines de Taparko (Somita) pour cas de force majeure" liée à "des raisons de sécurité", écrit le directeur général de Somita, Alexander Hagan Mensa, dans une lettre adressée aux travailleurs datée du 9 avril. Une décision prise car "toute la zone autour de nos sites d'exploitation, y compris la route Ouagadougou-Dori, sont actuellement sous menace terroriste", selon lui. "Malgré des investissements coûteux sur le plan sécuritaire, la société n'est toujours pas à l'abri des menaces, chaque jour grandissantes, contre les installations et le personnel", ajoute-t-il. Le directeur affirme que "ces dernières semaines, l'accès au site est devenu (...) quasi-impossible. Cette situation met gravement en danger la vie du personnel sur les sites (et) la société se retrouve donc dans une situation d'impossibilité absolue à poursuivre ses activités". Propriété de la société russe Norgold, la mine de Taparko, située dans la région du Centre-nord à environ 200 km au nord de Ouagadougou, emploie quelque 600 personnes. Un plan d'évacuation du personnel a d'ores et déjà été établi, à indiqué M. Mensa, précisant que les modalités de l'arrêt des travaux de la mine seront précisées ultérieurement. En exploitation depuis 2007, la mine de Taparko exploite trois fosses sur son site principal ainsi que deux puits à Bouroum, localité située à 40 km. Elle est la première mine privée du Burkina Faso et la première mine africaine de Nordgold, qui exploite une autre mine d'or à Bissa-Bouly, également dans le Centre-nord. Le 2 avril une vingtaine de personnes ont été tuées dans l'attaque d'une mine d'or artisanale dans le nord du Burkina Faso. Le 12 mars, onze personnes avaient également été tuées dans l'attaque d'une autre mine d'or artisanale à Baliata, une localité située dans la région du Sahel, également dans le nord du Burkina. Deux jours plus tôt, une attaque similaire avait visé une mine d'or sauvage de Tondobi, une localité de la commune de Seytenga, près de la frontière nigérienne, faisant une dizaine de morts, selon des sources sécuritaire et locales. A la suite de ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso a été pris à partir 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés.
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