Ce rapport, utilisant l'indice IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire), "montre que six millions de Somaliens, ou près de 40% de la population, fait maintenant face à des niveaux extrêmes d'insécurité alimentaire, avec de probables poches (connaissant) des conditions de famine dans six zones du pays", affirment dans un communiqué le Programme alimentaire mondial (PAM), l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Unicef et l'agence de coordination humanitaire Ocha. Environ 1,4 million d'enfants feront face à une malnutrition aigüe d'ici la fin de l'année, affectés par les pénuries de nourriture et de lait, selon le texte. La Somalie, comme certaines région d'Ethiopie et du Kenya, fait face depuis plusieurs mois à une grave sécheresse qui impacte lourdement la sécurité alimentaire. De plus, les prix alimentaires sont en hausse, en raison notamment du conflit en Ukraine, notent-elles. Dans un communiqué également publié mardi, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) souligne de son côté que la quasi-totalité du blé consommé en Somalie vient d'Ukraine ou de Russie. Les prix ont, selon le NRC, déjà augmenté pour le blé, mais aussi pour le sucre et l'huile dans certaines parties du pays. La guerre en Ukraine impacte également les financements, qui manquent pour répondre à la crise, selon les agences onusiennes. Elles affirment avoir été en mesure d'atteindre environ 2 millions de personnes, mais seuls 4,4% des 1,5 milliard de dollars (1,37 milliards d'euros) nécessaires pour l'année 2022 ont été rassemblés pour le moment, dit l'ONU. "Nous sommes littéralement sur le point de prendre la nourriture de ceux qui ont faim pour nourrir ceux qui meurent de faim", a affirmé dans un communiqué El-Khidir Daloum, représentant du PAM en Somalie. Il estime que le pays est "au bord d'une catastrophe humanitaire". En 2017, une mobilisation humanitaire précoce avait permis d'éviter une famine en Somalie, contrairement à 2011 où 260.000 personnes - dont la moitié d'enfants de moins de six ans - étaient mortes de faim ou de troubles liés à la faim. Ces dernières années, ce sont les catastrophes naturelles - et non les conflits - qui ont été la principale cause de déplacements en Somalie, pays classé parmi les plus vulnérables au changement climatique. Mardi, le PAM s'est ainsi inquiété d'"énormes vagues" de déplacements dans le pays tandis que le NRC a affirmé, citant des chiffres onusiens, que 745.000 personnes ont dû quitter leur foyer.
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