"Le gouvernement n'est-il pas dans l'obligation de prendre ses distances avec les conflits d'intérêts (...) et d'imposer une réduction des marges exorbitantes des sociétés pétrolières qui engrangent des milliards de dirhams", a interrogé Ahmed El Abadi du parti du progrès et du socialisme (opposition) à l'adresse du chef de l'exécutif Aziz Akhannouch. Ce dernier -- homme d'affaires qui a bâti sa fortune sur la distribution des hydrocarbures -- s'est exprimé pour la première fois au Parlement sur la stratégie de son gouvernement face à la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants, dopée par la guerre en Ukraine. Or, plusieurs voix imputent l'envolée des prix également aux bénéfices réalisés par les sociétés pétrolière sans garde-fou. "La hausse des prix est injustifiée et les profits dans le secteur des hydrocarbures sont d'une grande avidité", a tancé Abdallah Bouanou, un député de l'opposition du groupement de justice et de développement. "C'est faux", s'est contenté de répondre M. Akhannouch, insistant sur les "dispositions prises" par l'exécutif notamment l'aide financière aux routiers de près de 200 millions d'euros. Ce n'est pas la première fois que ce magnat du pétrole se retrouve sous le feu des critiques. En 2018, une mystérieuse campagne de boycott visant trois marques célèbres -- dont les stations-service Afriquia qu'il contrôle -- apparaît sur les réseaux sociaux pour dénoncer la cherté de la vie. Ministre de l'Agriculture à l'époque, il est particulièrement visé comme symbole de la collusion entre affaires et politique. Puis, il se retrouve à nouveau dans la tourmente lorsqu'un rapport parlementaire critique les marges excessives des distributeurs de carburants depuis la libéralisation des prix en 2015, à commencer par son groupe Afriquia. Le Conseil marocain de la concurrence se saisit de l'affaire et conclut en juillet 2020 à une entente entre géants pétroliers. Des sanctions sont infligées aux trois leaders du marché, Afriquia, le français Total et l'anglo-néerlandais Shell, sans qu'elles soient appliquées. Le président du Conseil, Driss Guerraoui, sera ensuite limogé par le roi car accusé d'irrégularités dans la procédure.
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