Le conflit pour cette vaste zone désertique, considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l'Algérie. Rabat, qui contrôle près de 80% du Sahara occidental, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté tandis que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, prévu par l'ONU lors de la signature en 1991 d'un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé. "Le retour de l'ambassadeur d'Algérie à Madrid sera tranché souverainement par les autorités algériennes dans le cadre de clarifications préalables et franches", a déclaré Amar Belani, l'envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental au ministère algérien des Affaires étrangères, cité par l'agence APS. Selon M. Belani, ces "clarifications" sont nécessaires pour "reconstruire une confiance sérieusement abîmée sur la base de principes clairs, prévisibles et conformes au droit international". Il ne s'agit pas d'une "colère passagère", a-t-il ajouté. Ces déclarations font suite à celles du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez lundi à une télévision espagnole. M. Sanchez a notamment déclaré, selon des propos rapportés par les médias, qu'il espérait "pouvoir résoudre ce problème diplomatique dans un court laps de temps" et que son pays puisse "entretenir une relation positive et stratégique avec le Maroc et l'Algérie". Pour M. Belani, il s'agit "de propos formulés avec une légèreté déconcertante" pour "s'absoudre de la lourde responsabilité personnelle dans l'adoption de ce surprenant revirement sur la question du Sahara occidental qui rompt avec la position d'équilibre traditionnelle de l'Espagne". Affichant jusqu'ici sa neutralité, le Premier ministre de l'ancienne puissance coloniale espagnole avait annoncé publiquement le 18 mars son soutien au plan d'autonomie marocain, qu'il considère désormais comme "la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend" sur le Sahara occidental. Le cessez-le-feu au Sahara occidental a volé en éclats en novembre 2020 après le déploiement de troupes marocaines à l'extrême sud du territoire pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route, selon eux ouverte illégalement, vers la Mauritanie. Depuis, le Polisario se dit "en état de guerre de légitime défense" et publie un bulletin quotidien de ses opérations.
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