"Le transfert de la base avancée de Gossi est effectif depuis la fin de matinée", a indiqué le porte-parole de l'état-major, le colonel Pascal Ianni, précisant que la base accueillait 300 soldats français. Le déménagement a représenté quelque 400 containers. Le poste "a été restitué en l'état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements (...) ainsi que des infrastructures de casernement. On n'a pas fait table rase", a-t-il ajouté au cours d'un point-presse. Barkhane au Sahel, la plus grosse opération extérieure actuelle de la France, a mobilisé jusqu'à 5.500 hommes sur le terrain en 2020 et avait entamé sa mue l'été dernier sur décision d'Emmanuel Macron, qui prévoyait de ramener ce nombre à 2.500 ou 3.000 d'ici 2023. Le président français a ensuite décidé en février un retrait militaire total du Mali, dans un contexte sécuritaire dégradé et une crise diplomatique entre Paris et Bamako, où une junte militaire a pris le pouvoir. Le colonel Ianni a précisé mardi qu'un état des lieux "documenté" avait été dressé de la base de Gossi, pour protéger notamment la France d'éventuelles accusations dans les mois à venir. Une allusion au sentiment antifrançais qui a gagné du terrain ces derniers mois dans la région et a valu à la France de faire l'objet de campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux. "Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourront pas être attaqués de manière malhonnête", a estimé le colonel Ianni. Selon lui, aucune contrepartie n'a été demandée à Bamako quant à l'utilisation à l'avenir de la base par les mercenaires du groupe russe Wagner, présents au Mali depuis plusieurs mois selon les Occidentaux. Bamako pour sa part évoque de simples conseillers russes. "Les Maliens sont libres de faire ce qu'ils souhaitent", a insisté le porte-parole. Quelque 4.600 soldats français sont actuellement déployés au Sahel, dont 2.500 au Mali, des chiffres qui devraient peu évoluer avant la fin de la réarticulation du dispositif et la rétrocession des emprises de Ménaka et Gao, selon le porte-parole. Les armées avaient déjà connu un tour de chauffe avec le départ de leurs trois emprises les plus au nord du pays: Kidal, Tessalit et Tombouctou, de fin août à décembre. Paris a depuis plusieurs fois réaffirmé qu'elle n'entendait pas cesser son combat contre les jihadistes qui sévissent dans la région et souhaitait travailler avec les pays voisins du Golfe de Guinée et d'Afrique de l'Ouest, où les jihadistes menacent de se disséminer.
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