Les Nigérians ont commencé mardi à choisir leurs gouverneurs dans deux tiers des Etats de leur vaste fédération, un nouveau scrutin à haut risque après les violences meurtrières consécutives à la présidentielle, et plusieurs attentats à la bombe.
Les lieux de vote ont ouvert pour la plupart comme prévu à 08H00 locales (07H00 GMT).
Le vote de mardi concerne 24 des 36 Etats du pays, le plus peuplé d'Afrique avec près de 160 millions d'habitants.Il ne se tiendra que jeudi dans deux Etats du Nord, Kaduna et Bauchi, tandis que dix autres Etats en ont été exemptés pour raisons judiciaires ou parce qu'ils en ont tenu récemment.
Les Nigérians doivent aussi choisir les parlements locaux dans 34 Etats mardi, et à Kaduna et Bauchi jeudi.
Ces élections sont les troisièmes d'une série de scrutins organisés par le Nigeria en moins d'un mois, après les législatives du 9 avril et la présidentielle du 16 avril, remportée par le chef de l'Etat sortant Goodluck Jonathan.
A Kano, capitale de l'Etat du même nom dans le Nord et parmi les plus affectés par les récentes émeutes post-électorales, les électeurs ne se pressaient pas aux urnes, par rapport à la présidentielle où des milliers de Nigérians formaient de longues files devant les bureaux de vote dès les premières heures des opérations électorales.
"Moi, je suis là encore pour exercer mon devoir civique, en espérant que cette fois, j'aurai ce pour quoi j'ai voté", a déclaré à l'AFP Shamsu Adamu, un étudiant de 26 ans."Je n'ai pas peur de la violence, parce que dans la plupart des cas, elle éclate après les élections avec des allégations de fraudes", a-t-il ajouté.
Des analystes avaient prédit un faible taux de participation en raison de craintes de nouvelles violences et aussi d'une probable grève des agents électoraux, qui se sont dits inquiets pour leur vie après la mort de certains de leurs collègues pendant les 0émeutes post-électorales.
Les gouverneurs, qui ont un mandat de quatre ans, sont influents parce qu'ils gèrent d'énormes budgets grâce aux revenus du pétrole, dont le Nigeria est le premier producteur en Afrique.
Leurs élections représentent un enjeu majeur et sont jugées à haut risque après les violences ayant suivi la présidentielle qui, selon une ONG nigériane, ont fait plus de 500 morts, ainsi que quelque 74.000 déplacés, d'après la Croix-Rouge.
Après les émeutes post-électorales, des attentats à la bombe attribués par la police à la secte islamiste Boko Haram ont fait trois morts de dimanche à lundi à Maiduguri (Etat de Borno, nord-est).Les autorités ont renforcé le dispositif sécuritaire.
A Lagos, capitale économique et mégalopole de quelque 17 millions d'habitants, des points de contrôle étaient visibles sur certaines routes, où le trafic était réduit au minimum.Les forces de l'ordre fouillaient les rares véhicules en circulation.
L'Etat de Lagos est l'un de ceux où la situation sera très suivie.Son gouverneur sortant, l'opposant Babatunde Raji Fashola, 47 ans, de l'Action Congress of Nigeria (ACN), élu en 2007, semble avoir les faveurs des électeurs, dont la plupart saluent ses réalisations: rues plus propres, marchés déplacés -réduisant les embouteillages-, jardins publics créés...
Selon des projections, le Peoples Democratic Party (PDP), du président Jonathan, est en position défavorable face à l'opposition et des tentatives de fraude pourraient provoquer de nouvelles violences.
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