Placé en garde à vue depuis jeudi, Lotfi Hidouri, rédacteur en chef du site Achahed, s'est présenté lundi devant un juge d'instruction qui a décidé de le remettre en liberté, a précisé Me Samir Ben Amor. Mais il reste poursuivi par la justice pour des opérations financières présumées suspectes entre une société finançant son média et Instalingo, une entreprise de production de contenu numérique. Instalingo fait l'objet d'une enquête judiciaire depuis 2021. Elle est notamment accusée de "comploter contre la sûreté de l'Etat" et d'"incitation à la violence", selon des médias locaux. Selon son avocat, M. Hidouri, proche du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, n'exerçait "aucune responsabilité administrative" au sein du site qui justifierait des poursuites à son encontre. Ennahdha était la principale force au sein du Parlement, qui a été dissous par le président Kais Saied lorsqu'il s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021. Plusieurs ONG locales et internationales ont déploré un "recul" des libertés depuis le coup de force du 25 juillet. Dans son rapport publié début mai, le Syndicat des journalistes tunisiens a alerté sur des "menaces sérieuses" pesant sur la liberté de la presse.
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