Le gouvernement a dit endosser les recommandations en ce sens d'une commission qui s'est penchée pendant deux ans sur les méfaits commis entre 1994 et 2017 quand Yahya Jammeh était au pouvoir. Dans un rapport rendu en novembre 2021 et passant en revue les exactions imputées à l'ancien autocrate ou d'autres responsables du régime, la commission écrit que M. Jammeh a ordonné l'élimination du journaliste et que celle-ci a été exécutée par des hommes de main appelés "broussards". "Deyda Hydara était considéré par l'ancien président Yahya Jammeh comme l'un de ses plus ardents critiques", dit la commission. "Des investigations et des poursuites doivent être lancées contre l'ancien président Yahya Jammeh pour le meurtre de Deyda Hydara", la disparition d'un autre journaliste arrêté en 2006, Ebrima Manneh, ainsi que des actes de torture contre d'autres journalistes, dit la commission. Le gouvernement "accepte la recommandation", dit-il dans un document publié mercredi et répondant point par point aux propositions d'action faites par la commission sur chaque crime. Le gouvernement s'aligne aussi sur la préconisation de poursuivre les hommes de main impliqués dans la mort de Deyda Hydara. "Sous son règne de terreur, l'ancien président Yahya Jammeh a cherché à se maintenir au pouvoir par tous les moyens possibles et voyait dans les médias une grande menace à la réalisation de ce dessein (...) Des journalistes ont été emprisonnés, menacés, torturés ou tués, on en a fait disparaître certains sans laisser la moindre trace", dit le Livre blanc du gouvernement. La commission a chiffré à 140 le nombre d'arrestations de professionnels des médias pendant cette période. Tous ou presque ont été torturés, dit-elle. Deyda Hydara a été assassiné par balles le 16 décembre 2004. Actionnant le principe de compétence universelle, un tribunal allemand a commencé en avril à juger un "broussard", réfugié dans le pays depuis 2012 et interpellé en 2021, pour crimes contre l'humanité, meurtres et tentatives de meurtre entre 2003 et 2006, dont l'assassinat de Deyda Hydara. Personne n'a encore été jugé en Gambie pour les crimes attribués au régime Jammeh.
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