"J'ai peur que nous perdions totalement le contrôle de la situation", s'alarme auprès de l'AFP Taha Ahmed Moukhtar, directeur de ce port de commerce florissant sous l'empire ottoman dépassé au début du XXe siècle par la construction par les Britanniques de Port-Soudan, 60 km plus au nord. Depuis l'après-midi, poursuit-il, "cinq camions de pompiers combattent le feu" dans ce terminal situé à près de 800 km au nord-est de Khartoum. "Tous les pompiers de la province ont été réquisitionnés et nous avons réclamé au gouvernement central à Khartoum des renforts en ambulances et en pompiers", renchérit un responsable portuaire sous le couvert de l'anonymat qui qualifie, lui, la situation de "catastrophique". Des habitants joints par téléphone par l'AFP ont affirmé que l'incendie dévorait les docks depuis "plus de cinq heures" et que la zone du port était "entièrement couverte de fumée". Ce sont via les ports soudanais de la mer Rouge que transitent importations et exportations du Soudan, du Tchad, de l'Ethiopie et de la République centrafricaine, ainsi que le pétrole du Soudan du Sud. Fin 2017, le dictateur soudanais Omar el-Béchir avait signé avec le président turc Recep Tayyip Erdogan un bail de 99 ans pour qu'Ankara restaure Suakin, connu notamment pour ses somptueux bâtiments en calcaire corallien sous le pharaon Ramsès II. Si les travaux de rénovation des bâtiments historiques sont en cours, ceux des infrastructures du port n'ont pas encore débuté. Le Soudan, l'un des pays les plus pauvres au monde, a perdu en octobre 40% de ses recettes lorsque la communauté internationale a coupé ses aides en rétorsion au coup d'Etat du chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous