La résolution, rédigée par les Etats-Unis, a été adoptée par 10 des 15 pays membres du Conseil, le Gabon, le Kenya, l'Inde, la Russie et la Chine s'abstenant. En novembre 2021, le président sud-soudanais Salva Kiir avait réclamé formellement une levée de l'embargo sans conditions, ne l'estimant plus justifié. Sa position avait été reprise en janvier à son compte par le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine. Il y a un an, le renouvellement de l'embargo avait été accompagné d'une liste de mesures à prendre dans cinq domaines politiques et sécuritaires pour obtenir un assouplissement ou une levée de l'embargo sur les armes. Début mai, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait cependant jugé dans un rapport que si des progrès avaient été enregistrés concernant ces mesures à prendre, ils étaient restés limités. Pour le chef des Nations unies, des manquements sont toujours recensés dans le désarmement, la démobilisation et la réintégration de combattants. Il avait aussi déploré une absence de progrès dans la récupération d'armes à moyenne et longue portée, comme dans la planification d'une véritable démilitarisation de zones civiles. Selon le groupe d'experts de l'ONU chargé du contrôle des sanctions pour le Soudan du Sud, l'embargo a fait au cours de l'année écoulée l'objet de violations, notamment par le gouvernement qui a importé des véhicules blindés de transport de troupes. A la demande des trois pays africains membres du Conseil (Kenya, Gabon et Ghana), selon une source diplomatique, la résolution prévoit un assouplissement de l'embargo pour le matériel militaire non-létal sous conditions d'une notification préalable et qu'il soit "destiné uniquement" à la mise en oeuvre de l'accord de paix conclu en 2018. Plus jeune pays du monde, le Soudan du Sud connaît une instabilité chronique depuis son indépendance du Soudan en 2011. Entre 2013 et 2018, il a sombré dans une sanglante guerre civile entre les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir, qui a fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés. Un accord de paix signé en 2018 a débouché sur un partage du pouvoir au sein d'un gouvernement d'union nationale investi en février 2020, avec M. Kiir au poste de président et M. Machar comme vice-président. Mais ses dispositions restent largement inappliquées, en raison notamment de querelles persistantes entre les deux rivaux.
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