Des bombes ont explosé alors que les Nigérians élisent leurs gouverneurs

Infos. ...

KANO (Nigeria) (AFP)

Trois bombes ont explosé sans faire de blessé dans le nord-est du Nigeria mardi alors que les Nigérians se rendaient aux urnes pour choisir leurs gouverneurs, accentuant la tension sécuritaire après des violences meurtrières consécutives à la présidentielle.

"Nous avons enregistré trois explosions de bombes ce (mardi) matin en trois endroits différents" de Maiduguri, a déclaré à l'AFP Michael Zuokumor, chef de la police de l'Etat de Borno dont cette ville est la capitale.

"Heureusement, personne n'a été blessé dans ces incidents", a-t-il ajouté, estimant qu'il s'agit d'une tentative d'effrayer les électeurs et de les dissuader d'aller voter alors que les émeutes consécutives à la présidentielle du 16 avril ont fait, selon une ONG, plus de 500 morts.

Des attentats à la bombe, attribués par la police à la secte islamiste Boko Haram, ont fait dimanche et lundi trois morts et 15 blessés à Maiduguri.

"Nous avons intensifié le dispositif de sécurité pour empêcher tous ces gens mal intentionnés d'attaquer les bureaux de vote", a assuré M. Zuokumor.

Depuis 08H00 locales (07H00 GMT) mardi, les Nigérians ont commencé à élire les gouverneurs de 24 des 36 Etats du pays, le plus peuplé d'Afrique avec près de 160 millions d'habitants.Ce vote ne se tiendra que jeudi dans deux Etats du Nord, Kaduna et Bauchi, tandis que dix Etats en ont été exemptés pour raisons judiciaires ou parce qu'ils en ont tenu récemment.

Les Nigérians doivent aussi choisir les parlements locaux dans 34 Etats mardi, et à Kaduna et Bauchi jeudi.

Ces élections sont les troisièmes d'une série de scrutins organisés par le Nigeria en moins d'un mois, après les législatives et la présidentielle remportée par le chef de l'Etat sortant Goodluck Jonathan.

A Kano, capitale de l'Etat du même nom dans le Nord et parmi les plus affectés par les émeutes, les électeurs étaient moins nombreux par rapport à la présidentielle où ils étaient alignés par milliers dès le matin devant les bureaux de vote.

"Je ne peux pas risquer ma vie" pour des élections, a dit Emmanuel Idahosa, 42 ans, mécanicien, qui a trouvé refuge dans une garnison du nord de Kano.Il est l'un des quelque 74.000 déplacés des émeutes."Nous avons perdu nos maisons, nos affaires, nos amis dans des violences post-électorales et vous voudriez qu'on mette encore le nez dehors pour aller voter?", a-t-il lancé.

Moindre affluence constatée aussi à Lagos, capitale économique et mégalopole de quelque 17 millions d'habitants, Maiduguri ainsi que dans plusieurs villes du pays.Mais les électeurs semblaient plus nombreux dans d'autres cités comme Jos, capitale de l'Etat du Plateau (centre).

Dans l'Etat d'Akwa Ibom (sud), région sensible dans la région pétrolifère troublée du delta du Niger, les bureaux de vote ont ouvert avec quelques deux heures de retard en certains endroits.L'affluence semblait moyenne.

Des analystes avaient prédit un faible taux de participation en raison de craintes de nouvelles violences et aussi d'une probable grève des agents électoraux, inquiets pour leur vie après la mort de certains de leurs collègues pendant les émeutes.

Les gouverneurs, élus pour quatre ans, sont influents parce qu'ils gèrent d'énormes budgets grâce aux revenus du pétrole, dont le Nigeria est le premier producteur en Afrique.Leurs élections représentent un enjeu majeur et sont jugées à haut risque.

Le Parti démocratique du peuple (PDP), du président Jonathan, compte actuellement 27 gouverneurs mais fait face à une rude concurrence de l'opposition qui, selon les analystes, paraît en meilleure position pour ces scrutins.

Selon les projections, le Action Congress of Nigeria (Congrès pour l'Action Nigeria ACN, opposition), qui domine dans le sud-ouest du pays, semble bien placé pour gagner du terrain.L'un de ses membres élu gouverneur de Lagos en 2007, Babatunde Fashola, est assuré d'une réélection, d'après nombre de Lagosiens qui saluent ses réalisations.

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Des bombes ont explosé alors que les Nigérians élisent leurs gouverneurs