Le conseil d'administration du FMI avait approuvé le 15 décembre un nouvel accord sur 36 mois au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant de quelque 570,75 millions de dollars et un décaissement immédiat de près de 78,3 millions. Le premier examen du déroulement de ce programme est conditionné à des progrès dans la restructuration de la dette, une manière de faire pression sur les créanciers qui tardent à finaliser la procédure. "Je pense que nous sommes sur la bonne voie", a déclaré jeudi le ministre des Finances du Tchad, Tahir Hamid Nguilin, lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'une visite du directeur du département Afrique du FMI, Abebe Selassie. L'objectif est "que nous puissions présenter notre dossier au conseil d'administration du FMI en juin prochain", a-t-il précisé. M. Selassie a de son côté pressé les créanciers à agir vite, soulignant que la restructuration de la dette devait être examinée à l'aune du contexte international particulièrement dégradé depuis la guerre en Ukraine qui fragilise davantage les pays comme le Tchad. Face à une dette non viable, "les créanciers doivent intervenir et accorder un allégement de la dette. Sinon, le financement que nous soutenons, que nous fournissons ne profitera pas pleinement aux pays mais ira plutôt aux créanciers", a-t-il justifié. "Il est essentiel que ce soit la population qui bénéficie du financement", a-t-il ajouté. Il reconnait qu'une accélération des paiements, exigée par les créanciers, "peut faire sens dans certaines conditions" quand par exemple un pays profite de la hausse des prix du pétrole, ce qui permet de "réduire les intérêts" versés. Mais le Tchad "ne profite pas pleinement de la hausse des prix du pétrole", a souligné le responsable. Et, le pays est confronté "à de multiples difficultés", qui ont "tous des effets néfastes sur l'économie", a-t-il poursuivi, soulignant que "dans ce contexte, une accélération est problématique". Le Tchad négocie la restructuration de sa dette dans le cadre de l'initiative de suspension du service de la dette (DSSI) du G20, un dispositif créé au printemps 2020 pendant la pandémie pour soulager les pays croulant sous leur dette. Un comité des créanciers pour le Tchad avait ensuite été formé le 15 avril 2021, approuvé par le G20 et le Club de Paris. Seuls deux autres pays, l'Éthiopie et la Zambie, ont fait une demande d'allègement de leur dette dans ce cadre. L'encours de la dette extérieure contractée ou garantie par l'État tchadien s'établissait à 3 milliards de dollars environ à la fin de 2020, en hausse par rapport à 2019 (2,7 milliards de dollars), avait indiqué en décembre le FMI lors de l'annonce de l'accord.
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