Ingénieure âgée d'une quarantaine d'années, Mme Hamed, qui milite depuis de nombreuses années pour la cause des femmes au Soudan, a été arrêtée une première fois en 2002 pour avoir porté un pantalon, puis en 2013 pour avoir refusé de se couvrir les cheveux. A l'époque, une loi interdisait aux femmes au Soudan de découvrir leurs cheveux ou de porter un pantalon en public. Cette loi, qui "fait passer les Soudanaises de victimes à criminelles", selon Mme Hamed, a finalement été abrogée en 2019, après la destitution par l'armée du président Omar el-Béchir, qui dirigeait le Soudan d'une main de fer. Plus récemment, Mme Hamed a été arrêtée en janvier dernier avant d'être libérée une semaine plus tard pour avoir dénoncé le pouvoir militaire après le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane en octobre 2021. Des proches de Mme Hamed avaient affirmé à l'AFP fin janvier que "30 hommes armés et masqués" ont fait irruption dans sa maison à Khartoum au milieu de la nuit, "et l'ont emmené vers une destination inconnue". Depuis le coup de force du général Burhane, des milliers de Soudanais manifestent régulièrement pour réclamer un pouvoir civil, mais la répression dans ce grand pays d'Afrique de l'Est a déjà fait 96 morts, des centaines de blessés et autant d'arrestations, sans aucune issue politique en vue. Amira Osmane Hamed "ne s'est jamais détournée de sa mission et a continué à participer activement à des manifestations pacifiques", a déclaré dans un communiqué l'ONG Front Line Defenders, qui a récompensé la militante. Le prix pour les défenseurs des droits humains en danger est décerné depuis 2005 par l'ONG basée à Dublin. Cette année, en plus de Mme Hamed, des militants d'Afghanistan, du Belarus, du Zimbabwe et du Mexique ont également été récompensés. bur/rm [object Object]
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