La détonation s'est produite dans un bar servant de l'alcool de contrebande dans la région de Nukkai, dans les faubourgs de la capitale de l'Etat, Jalingo, vers 19H00 GMT vendredi, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police, Usman Abdullahi. "L'explosif caché dans un sac en polyéthylène a été laissé dans le bar par une personne inconnue pendant une coupure de courant", a indiqué M. Abdullahi. "Onze personnes ont été blessées par l'explosion, dix hommes et une femme". Le porte-parole n'a pas souhaité s'exprimer sur les responsables de cette attaque, mais les jihadistes d'Iswap ont revendiqué samedi l'explosion. "Les soldats du califat ont fait exploser un engin explosif [...] à l'intérieur d'un bar à Nukkai", a déclaré le groupe dans un communiqué diffusé sur Telegram, affirmant que l'attaque a fait 10 blessés. Cette explosion est survenue trois jours après une attaque meurtrière contre un bar de la ville d'Iware, proche de Jalingo, elle aussi revendiquée par l'Iswap dans un communiqué posté sur des réseaux de propagande jihadistes et repéré par l'ONG SITE Intelligence. Six personnes avaient péri et 16 avaient été blessées dans cette explosion mardi, selon la police. Il s'agissait du premier signe de la présence de l'Iswap dans l'Etat de Taraba, en dehors des zones où il sévit habituellement dans la région du lac Tchad. Le Taraba est un des Etats du nord du Nigeria subissant les attaque de gangs criminels appelés "bandits", qui s'en prennent aux villages, tuent les habitants, pillent et brûlent les habitations et pratiquent l'enlèvement contre rançon. Les experts et observateurs s'inquiétaient récemment d'un rapprochement entre les bandits, motivés par l'argent sans cadre idéologique, et les jihadistes. L'Iswap et son rival régional Boko Haram intensifient d'habitude leurs attaques pendant le ramadan, mois sacré des musulmans. Mercredi, l'Iswap avait aussi tué onze personnes, dont neuf dans un bar de l'Etat d'Yobe (nord-est). Le conflit démarré il y a 13 ans dans le nord-est du Nigeria entre les autorités et Boko Haram, puis d'autres groupes armés islamistes, a coûté la vie à 40.000 personnes et en a poussé deux millions d'autres à fuir leur foyer, selon l'ONU.
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