La Haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a appelé jeudi les autorités éthiopiennes à mener une enquête "rapide, impartiale et rigoureuse" sur la "tuerie insensée" de centaines de villageois à Tole, dans la région de l'Oromia, le 18 juin. "On ne peut pas faire confiance aux autorités éthiopiennes pour mener une enquête impartiale", a répondu sur Twitter le porte-parole de l'OLA, Odaa Tarbii. "Plusieurs atrocités ont mérité des enquêtes ces quatre dernières et jusqu'à ce jour nous n'avons eu aucun écho". "Ce dont nous avons besoin, ce sont des enquêtes indépendantes menée par une tierce partie", a-t-il ajouté. Des survivants de la tuerie de Tole ont rapporté lundi à l'AFP que des centaines de civils, majoritairement issus de l'ethnie amhara, avaient été froidement abattus durant plusieurs heures, accusant l'OLA - rébellion active en Oromia - qui a démenti et incriminé une milice progouvernementale. Aucun bilan officiel n'est disponible. Un groupe de défense des Amhara, l'Association Amhara d'Amérique, basé aux Etats-Unis liste dans un rapport l'identité de 282 victimes - hommes, femmes, enfants et anciens, âgés de un mois à 100 ans - et estime sur la base de témoignages que le bilan est bien plus élevé. La chambre basse du Parlement éthiopien a adopté jeudi une résolution demandant à la Commission éthiopienne des droits de l'Homme (EHRC) - organisme public mais statutairement indépendant - d'enquêter sur "l'atrocité inhumaine commise par l'OLA sur des citoyens innocents" à Tole et, mi-juin, à Gambella, capitale de la région voisine éponyme. Se basant sur des témoignages et des vidéos, l'EHRC avait accusé les forces de sécurité éthiopiennes d'avoir exécuté sommairement mi-juin des habitants de Gambella soupçonnés d'appartenir à l'OLA, juste après l'attaque de cette ville. Classée organisation terroriste par les autorités éthiopiennes, l'OLA avait revendiqué l'attaque de Gambella, capitale de la région éponyme, située dans le sud-ouest du pays et frontalière de l'Oromia. L'OLA s'est alliée en 2021 avec le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qu'un conflit oppose au gouvernement fédéral dans le nord de l'Ethiopie depuis novembre 2020.
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