Des combats ont éclaté vendredi à Krink, à quelque 80 km d'El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest, quand des hommes armés de la tribu arabe Rzeigat ont attaqué des villages de la tribu africaine Massalit, en représailles à la mort de deux de ses membres, a indiqué la Coordination générale pour les réfugiés et les personnes déplacées au Darfour. Les heurts vendredi "ont entraîné la mort de huit personnes", a rapporté le porte-parole de cette ONG, Adam Regal. Des dizaines de maisons ont été incendiées et un grand nombre de familles déplacées vers le Nord, a-t-il ajouté. "Deux hommes armés sur une moto" avaient tué jeudi deux membres de la tribu arabe avant de fuir vers des villages des Massalit, ont affirmé des chefs Rzeigat. L'ONG a accusé les miliciens Janjawids à majorité arabe - dont beaucoup ont rejoint les redoutables Forces paramilitaires de soutien rapide, commandées par le général Mohamed Hamdan Daglo, vice-chef de facto du Soudan - d'avoir orchestré l'attaque de vendredi. Krink et les villages voisins souffrent d'un "blocus économique imposé par les milices Janjawids", en plus des "menaces" et des "pillages" récurrents, selon M. Regal. Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines de maisons incendiées lors de plusieurs épisodes de violence au Darfour ces derniers mois, selon l'ONU. Des heurts entre éleveurs arabes et agriculteurs africains pour des disputes territoriales ou l'accès à l'eau avaient déjà causé la mort de près de 250 personnes d'octobre à décembre au Darfour, selon un syndicat de médecins prodémocratie. La région a été ravagée par une guerre civile déclenchée en 2003 entre le régime à majorité arabe et les insurgés issus de minorités ethniques dénonçant des discriminations. Environ 300.000 personnes sont mortes et près de 2,5 millions déplacées durant les premières années de violences, d'après l'ONU. Le Soudan, sorti en 2019 de 30 années de dictature sous Omar el-Béchir, a été le théâtre en octobre d'un coup d'Etat qui a interrompu le processus visant à établir un pouvoir civil. Au Darfour, le vide sécuritaire créé par le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane a favorisé une résurgence de la violence.
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