Les Nigérians attendaient mercredi les résultats des élections des gouverneurs, marquées la veille par plusieurs incidents, dont des tirs meurtriers contre un bureau de vote dans le Nord-Est, qui accentuent la tension après les violences ayant suivi la présidentielle.
Les incidents les plus graves se sont produits à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno (nord-est): la ville a été le théâtre de trois explosions de bombes, qui n'ont pas fait de victimes, et de tirs contre un bureau de vote, ayant fait un mort et quatre blessés, selon la police.
Le tireur, membre présumé de la secte islamiste Boko Haram, a pu s'enfuir et était activement recherché, a précisé à l'AFP le chef de la police de Borno, Michael Zuokumor.
Les policiers ont par ailleurs arrêté et placé en garde en vue sept jeunes -de 18 à 25 ans- qui tentaient de déposer une bombe dans une rue passante de la ville.Tous sont supposés membres de Boko Haram, déjà auteur selon la police d'attentats à la bombe à Maiduguri (3 morts, 15 blessés les 24 et 25 avril).
Accusée de plusieurs assassinats et violences récents dans le Nord, cette secte prône la création d'un Etat islamique au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec près de 160 millions d'habitants à proportion égale de musulmans et chrétiens.
Ces incidents se sont produits dans une situation tendue, après les émeutes qui, selon une ONG nigériane, ont fait plus de 500 morts après la présidentielle du 16 avril, remportée par le chef de l'Etat sortant Goodluck Jonathan.
Mardi, les Nigérians se sont rendus aux urnes pour choisir les gouverneurs de 24 des 36 Etats de la fédération.Ce vote se tiendra jeudi dans deux Etats du Nord, Kaduna et Bauchi.Dix Etats en ont été exemptés pour raisons judiciaires ou parce qu'ils en ont tenu récemment.
Sur les deux jours de vote, les électeurs doivent aussi renouveler les parlements des 36 Etats de ce géant pétrolier (premier producteur africain).Les résultats devraient être connus au plus tard 48 heures après les scrutins.
Les opérations de vote de mardi avaient été marquées dans différents Etats par des vols de matériel électoral, selon des sources concordantes.
A Borno, plus de 20 personnes soupçonnées d'être impliquées dans des opérations de fraudes électorales, dont des vols de matériel électoral, ont été arrêtées, selon la police.
A Warri, capitale de l'Etat pétrolière du Delta (sud), la police a découvert deux bombes non explosées, qu'elle a désamorcées.L'un des engins a été récupéré près des bureaux de la commission électorale.
Tous ces incidents sont "isolés" et doivent êtres étudiés, avait affirmé à l'AFP le porte-parole de la commission électorale nationale, Kayode Idowu.D'après lui, les opérations de vote "se sont déroulées sans heurts" majeurs et même "mieux que lors des deux dernières élections", les législatives du 9 avril et la présidentielle du 16 avril.
D'après différentes sources, la participation a été généralement moindre que pour la présidentielle.
A Kano (nord), capitale de l'Etat du même nom, certains des 74.000 déplacés des émeutes ont refusé d'aller voter par crainte de nouvelles violences.Des analystes avaient déjà souligné ces craintes, susceptibles de conduire à une forte l'abstention.
Les gouverneurs, qui gèrent pendant quatre ans d'énormes budgets grâce aux revenus du pétrole, sont très influents et leurs élections sont jugées à risque.Le parti présidentiel (27 gouverneurs avant le vote) était pronostiqué en position défavorable face à l'opposition
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