En Afrique du Sud, les survivants enterrent leurs proches tués dans les inondations

Infos. Le visage fermé, Ayanda Jileka, 19 ans, sort des ruines de la maison dévastée par les récentes inondations meurtrières en Afrique du Sud.Il porte le bois pour le feu et le sacrifice rituel de chèvres aux funérailles de cinq membres de sa famille.

En Afrique du Sud, les survivants enterrent leurs proches tués dans les inondations
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Durban (Afrique du Sud) (AFP)

La province du KwaZulu-Natal, ouverte sur l'océan Indien, a été frappée par la pire catastrophe naturelle jamais vue dans le pays.Des pluies diluviennes se sont abattues pendant une semaine sur la côte est, faisant au moins 435 morts, la plupart dans la région de Durban. Cinquante-quatre personnes sont toujours portées disparues, deux semaines après le début des intempéries, selon un nouveau bilan dimanche.

Cette nuit-là, Ayanda dormait dans une rondavelle, habitat rond traditionnel, installée près de la maison familiale dans la banlieue de la ville portuaire.Au milieu de la nuit, les pluies se sont déchaînées, l'eau a commencé à monter, la hutte s'est effondrée.

Au même moment, à quelques mètres de là, le toit et les murs de la chambre de la maison principale se sont écroulés tuant cinq personnes sous les décombres: Bonakele Jileka, 37 ans, et quatre enfants âgés de douze à deux ans.

Ayanda en est miraculeusement sorti indemne."Lorsqu'il y a un décès dans la famille, nous faisons un sacrifice pour accueillir les corps dans la maison et purifier la famille du mauvais sort", explique-t-il à l'AFP le matin des funérailles.

- Terre gorgée d'eau -

Deux chèvres sont abattues, placées dans des trous creusés dans la terre devant la maison avant d'être brûlées. Les cinq cercueils sont alors autorisés à franchir le seuil.Une grande et quatre petites boîtes en bois sombre.

Le terrain est encore jonché de débris et vêtements portés par les coulées de boue.Juste derrière, une voie de chemin de fer s'est effondrée dans les glissements de terrain, les rails pendant tristement dans la terre encore humide.

Les enterrements n'ont pas pu avoir lieu immédiatement après les intempéries, à cause de la terre gorgée d'eau. 

"Nous savons depuis plus d'une semaine qu'ils sont morts, mais voir les corps rouvre la blessure", lâche Landile Jileka.

Plus de 200 personnes sont présentes à la cérémonie à l'église.Parents, proches, voisins et quelques officiels. Les défunts sont liés à la famille royale zouloue.

- Problème d'accès à l'eau potable-

Les cercueils sont recouverts d'un tissu portant une croix et ornés de fleurs blanches.Les photos des victimes sont placées à l'avant.

Bonakele Jileka "m'a dit un jour que, puisqu'elle ne s'est pas rendue à l'église pour se marier, elle aimerait venir ici pour son dernier jour", a raconté dans un éloge funèbre, Nokuphiwa Mlambo, une amie.

"Les pertes en vies humaines sont sans précédent" a déclaré le ministre en chef de la province, Sihle Zikalala, lors d'une conférence de presse.

Plus de 121.000 personnes ont été affectées par la catastrophe, près de 6.300 sont encore sans toit.Certains n'ont toujours pas accès à l'eau potable.

Les intempéries ont causé de vastes destructions.Routes et ponts ont été détruits, des centaines d'écoles endommagées.Les dégâts se montent à plusieurs centaines de millions d'euros, dans une région qui avait déjà subi de coûteuses destructions lors d'une vague inédites d'émeutes et de pillages en juillet.

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