Quatre nouveaux morts dans les violences au Darfour

Infos. Quatre personnes ont été tuées lundi dans de nouvelles violences au Darfour, au lendemain d'une des journées les plus meurtrières dans cette région de l'ouest du Soudan avec 168 morts, a rapporté une ONG à l'AFP.

Quatre nouveaux morts dans les violences au Darfour

Ces violences ont débuté à Krink, à 80 km d'El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest, entre combattants arabes et non-arabes, avant de gagner ce chef-lieu lundi, a précisé Adam Regal, porte-parole la Coordination générale pour réfugiés et déplacés du Darfour. "Ces violences ont fait jusqu'ici quatre morts et neuf blessés", a-t-il dit, après avoir fait "168 morts et 98 blessés" dimanche. Adam Eissa, qui habite à El-Geneina, a raconté avoir "été réveillé par des tirs à l'arme lourde", tandis que Fatma Hussein rapportait ne pas avoir "pu sortir de la maison". Pour les violences à Krink, M. Regal a accusé les Janjawids, des miliciens arabes, assurant qu'ils avaient déjà "tué, incendié, pillé et torturé sans pitié" ces dernières semaines. Ces miliciens utilisés par le dictateur Omar el-Béchir dans sa longue guerre lancée en 2003 au Darfour ont ces dernières années rejoint par milliers les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohammed Hamdane Daglo, numéro deux du pouvoir militaire en place depuis le putsch d'octobre à Khartoum. Pour un syndicat de médecins pro-démocratie, le Darfour-Ouest pâtit déjà de conditions sanitaires "catastrophiques" mais en plus plusieurs hôpitaux ont été attaqués dans ces violences. L'émissaire de l'ONU au Soudan Volker Perthes a condamné les tueries et réclamé une enquête, de même que Washington et Londres. Alors que le gouverneur du Darfour, Mini Minawi, grand allié du pouvoir militaire, a pointé du doigt "une réponse lente voire une complicité ou une participation" des forces de sécurité face aux violences, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée et dirigeant de facto du Soudan, a annoncé avoir réuni un Conseil de défense en urgence. Il y a été décidé l'envoi de renforts des forces de sécurité, selon un communiqué. Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines de maisons incendiées, rapporte l'ONU, lors de plusieurs épisodes de violence au Darfour ces derniers mois favorisés selon les experts par le vide sécuritaire créé par le putsch du général Burhane. La guerre au Darfour a fait environ 300.000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, d'après l'ONU. Le Soudan, l'un des pays les plus pauvres au monde sorti en 2019 de 30 années de dictature Béchir, est depuis le coup d'Etat d'octobre englué dans le marasme politique et économique. D'ici la fin de l'année, selon l'ONU, 20 des 45 millions de Soudanais seront confrontés à l'insécurité alimentaire. Et les plus touchés sont les plus de 3,3 millions de déplacés, quasiment tous installés au Darfour.

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