L'armée béninoise est déployée dans le nord du pays pour contenir les groupes jihadistes présents chez ses voisins nigérien et burkinabé. Elle est la cible de plusieurs attaques meurtrières depuis fin 2021. "Le commissariat de Dassari a connu une attaque au petit matin ce dimanche. Des hommes armés y ont fait éruption mais la réaction de notre côté a été prompte", a déclaré à l'AFP un officier de police dans le département de l'Atacora, frontalier du Burkina Faso, et où le poste de police est situé. Deux policiers ont été tués, un autre est grièvement blessé et "se trouve en soins intensifs", a précisé cet officier, ajoutant que deux assaillants avaient été tués lors d'échanges de tirs. Ce bilan a été confirmé à l'AFP par une autre source ayant une très bonne connaissance des questions sécuritaires dans le nord du Bénin, mais qui souhaite rester anonyme. Dans la matinée, des impacts de balles étaient visibles sur les murs du commissariat, ainsi que des vêtements ensanglantés éparpillés au sol, a déclaré à l'AFP un habitant qui s'est rendu sur place. Son identité n'est pas dévoilée pour des raisons de sécurité. "Les policiers présents étaient sous le choc", a-t-il ajouté. Contacté par l'AFP, le gouvernement béninois n'avait pas encore réagi dimanche en début d'après-midi. La première attaque meurtrière connue dans le nord du Bénin remonte à décembre 2021, où deux soldats avaient été tués dans une localité proche de la frontière avec le Burkina Faso, où sévissent des groupes jihadistes. Le gouvernement avait alors annoncé renforcer son déploiement militaire dans le nord du pays pour sécuriser ses frontières. Fin mai, il avait annoncé que le pays avait connu près d'une vingtaine d'attaques de groupes armés. C'était la première fois que le gouvernement donnait un bilan global de ces attaques, même si, à aucun moment, il n'a utilisé le terme jihadiste. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont aux prises avec des insurrections jihadistes et les Etats voisins comme le Bénin, le Ghana, le Togo et la Côte d'Ivoire s'inquiétent depuis plusieurs années de débordements sur leur territoire. Une récente série de raids frontaliers dans ces pays a confirmé ces craintes. Début mai, huit soldats togolais ont été tués au cours de la première attaque jihadiste meurtrière officielle au Togo. Elle avait été revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), la principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda.
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