"En une semaine, à travers quatre incidents, deux organisations humanitaires ont suspendu leurs activités suite à des attaques armées contre leurs équipes", a assuré dans un communiqué la coordonnatrice humanitaire des Nations unies pour la République centrafricaine (RCA), Denise Brown. Mardi, Médecins sans frontières (MSF) avait dénoncé le meurtre de l'un de ses employés "abattu de plusieurs balles" à son domicile par un "membre des forces armées centrafricaines" dans le nord-ouest, où les soldats centrafricains, soutenus par des centaines de paramilitaires russes, affrontent des rebelles et des groupes armés prédateurs. Les deux camps sont régulièrement accusés par l'ONU et les ONG de crimes contre les civils et de s'en prendre aux travailleurs humanitaires. Le communiqué n'évoque pas ce meurtre mais affirme que, dans la plupart les quatre incidents cités, "le personnel a été violenté et leurs biens personnels emportés". "Des hommes armés ont en plus braqué une organisation humanitaire sur un site de distribution [d'aide] et les articles ont été emportés par les assaillants, laissant dans le désarroi 230 familles déplacées qui attendaient assistance", déplore Mme Brown, qui "appelle toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à laisser libre passage aux organisations humanitaires". "Plus de 46.000 personnes vulnérables, majoritairement des déplacés, vont voir perturbée leur assistance dans les domaines de la santé, des violences basées sur le genre, de protection et de la gestion des camps dans le nord-ouest du pays, suite à la suspension d'activités de deux organisations humanitaires attaquées par des hommes armés", poursuit Mme Brown. "Entre janvier et mai, 69 incidents sécuritaires ont touché les humanitaires", conclut le communiqué, mentionnant "un humanitaire tué et 16 blessés" durant ces cinq mois. La Centrafrique, deuxième pays le moins développé du monde selon l'ONU, est ravagée depuis 2013 par une guerre civile qui a néanmoins considérablement baissé d'intensité depuis 2018. Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé peu avant les élections une offensive sur Bangui et le président centrafricain Faustin Archange Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie. Des centaines de paramilitaires russes - des "mercenaires" de la compagnie privée de sécurité Wagner selon l'ONU et des capitales occidentales - avaient alors rejoint quelques centaines d'autres présents depuis 2018 et permis, en quelques mois, de repousser l'offensive des rebelles puis de les refouler d'une grande partie des territoires et villes qu'ils contrôlaient. Mais sans pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l'autorité de l'État.
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