"Attaques sur des personnes et des lieux protégés", "enlèvement, recrutement et utilisation d'enfants", violences sexuelles et tortures notamment sont dénoncés et documentés dans une "note verbale" et 25 pages d'annexes adressées le 22 février au ministre congolais de la Défense par le Bureau conjoint des droits de l'homme des Nations unies en RDC (BCNUDH). Certaines des exactions répertoriées sont des "violations du droit international humanitaire, constitutives de crime de guerre", considère ce Bureau. Les faits mentionnés, selon le document, ont eu lieu dans le territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, entre l'instauration de l'état de siège le 6 mai 2021 et le 9 février 2022. Leurs auteurs, ajoute le BCNUDH, sont des soldats du 3410e régiment des Forces armées de RDC (FARDC) qui étaient alors stationnés dans la région. Dans sa lettre au ministre de la Défense, le bureau onusien regrette "qu'aucune action n'ait été prise pour faire cesser ces violations (...) et mettre les auteurs présumés à la disposition de la justice". Selon des sources sécuritaires au Nord-Kivu, le 3410e régiment est aujourd'hui déployé près de la frontière ougandaise, au front contre les rebelles du M23. Le porte-parole de l'armée dans la région, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, a déclaré à l'AFP ne pas avoir connaissance de ces accusations contre les hommes du 3410e régiment. "S'il faut qu'ils en répondent un jour, il n'y a pas problème. Mais pour l'instant, ils exécutent en priorité les ordres de la hiérarchie", a-t-il ajouté. Il a confirmé leur départ du Masisi mais précisé que le motif de ce déplacement relevait du "secret militaire". Il y a un an, le président Félix Tshisekedi décrétait l'état de siège dans le Nord-Kivu et dans la province voisine de l'Ituri, une mesure d'exception qui donnait les pleins pouvoirs aux militaires, en espérant mettre un terme à la violence des groupes armés qui opèrent dans l'est de la RDC depuis plus d'un quart de siècle.
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