Les Casques bleus tigréens refusant de rentrer en Ethiopie victimes de "propagande"

Infos. Les Casques bleus éthiopiens originaires du Tigré ayant refusé de rentrer en Ethiopie après leur mission onusienne sont victimes des "propagande" et "mensonges" des rebelles tigréens, en conflit depuis 17 mois avec Addis Abeba, affirme le ministère éthiopien de la Défense.

Les Casques bleus tigréens refusant de rentrer en Ethiopie victimes de "propagande"

Disant notamment craindre pour leur sécurité, plus de 500 Casques bleus originaires du Tigré, région du nord de l'Ethiopie, ont refusé, à l'issue de leur affectation, de quitter Abyei, zone contestée entre le Soudan du Sud et le Soudan, et ont demandé l'asile politique à Khartoum. Les rebelles du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) ont "déversé leur propagande pour inciter les (militaires) tigréens à ne pas retourner dans leur pays", en "répandant le mensonge qu'ils seraient emprisonnés s'ils rentraient" et en les persuadant "de faire défection", explique le ministère de la Défense dans un communiqué reçu mercredi par l'AFP. "Certains soldats (tigréens) effrayés par les menées destructrices" du TPLF, "et non par haine de leur pays ou des institutions, sont restés dans les pays où ils étaient affectés pour des opérations de maintien de la paix", poursuit le ministère, rappelant qu'avant ceux d'Abyei, "quelques" Casques bleus tigréens basés au Darfour avaient déjà refusé de rentrer. Le ministère "souhaite en revanche présenter ses plus vifs remerciements aux membres tigréens de notre armée rentrés dans leur pays après avoir terminé leur mission, bien qu'ayant enduré toutes ces pressions". Interrogés par l'AFP, plusieurs des Casques bleus tigréens restés à Abyei ont récemment indiqué craindre pour leur sécurité en cas de retour en Ethiopie, affirmant que des soldats originaires du Tigré y avaient été arrêtés ou tués. Depuis le début du conflit au Tigré, un nombre indéterminé d'officiers tigréens ont été arrêtés, accusés de collusion avec le TPLF et il a été fait état d'arrestations arbitraires de civils tigréens, notamment à Addis Abeba, ou de la fermeture de commerces et d'entreprises leur appartenant. Dans un communiqué envoyé mercredi soir à l'AFP, les Casques bleus restés à Abyei - qui disent être 528 - expliquent à nouveau leur décision. "D'abord pour nous opposer au +siège+ de notre région (...) qui tue les nôtres en les affamant, ensuite parce que la situation en Ethiopie est dangereuse pour nous" car les autorités éthiopiennes "veulent nous arrêter et nous tuer", mais aussi "parce que nous ne voulons plus continuer à travailler pour un régime qui massacre les nôtres", disent-ils. Le gouvernement fédéral affronte depuis novembre 2020 le TPLF, parti qui a gouverné de fait l'Ethiopie durant près de 30 ans jusqu'à l'arrivée au pouvoir en 2018 de l'actuel Premier ministre Abiy Ahmed. Après une offensive initiale victorieuse, l'armée fédérale a été repoussée par le TPLF hors du Tigré. Les six millions d'habitants de la région (soit 6% de la population éthiopienne) sont privés depuis plusieurs mois des services de base (électricité, carburant, télécommunications, banques...) et l'aide humanitaire n'y entre qu'au compte-gouttes.

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