"Avec le retour graduel à la normalité après la propagation de la pandémie mondiale de Covid-19, nous avons observé une résurgence spectaculaire des coupures d'internet en 2021", écrivent les auteurs du rapport. 34 pays ont coupé l'accès à leurs citoyens l'année dernière, contre 29 en 2020. L'Inde est de loin le pays où le plus grand nombre d'incidents ont été constatés avec 106 coupures. Une grande partie de ces cas ont eu lieu dans le territoire de Jammu-et-Cachemire, disputé entre l'Inde et le Pakistan. "L'utilisation persistante de coupures d'internet en Inde malgré la levée de boucliers mondiale et les régulations exigeant plus de transparence montrent que la situation ne s'est pas beaucoup améliorée sur place", déplorent les rédacteurs. La Birmanie arrive en seconde position du classement (15 coupures), suivie de l'Iran (5), du Soudan (5), de Cuba (4) et de la Jordanie(4). Les coupures sont intervenues dans des contextes divers: manifestations et coups d'État (Birmanie, Soudan, Iran, Jordanie, Pakistan, Eswatini, Cuba, Burkina Faso), élections (Tchad, République démocratique du Congo, Iran, Niger, Ouganda, Zambie), zones de conflit (Ethiopie, Birmanie, bande de Gaza) ou encore pour empêcher la triche lors d'examens (Algérie, Syrie, Soudan). #KeepItOn note toutefois un déclin du nombre de suspensions d'internet en période électorale, citant en exemples des pays comme le Bénin, l'Irak et la Gambie où l'accès a été maintenu tout au long de l'année. Le collectif, qui regroupe 282 organisations dans divers secteurs (ONG, lobbies, centres de recherche, fondations, médias) et dans une centaine de pays, salue également les condamnations formulées par le G7 et les Nations Unies contre les coupures d'internet et les restrictions d'accès au réseau. Il note également une intensification des actions pour contester devant le tribunaux la légalité des suspensions dans plusieurs pays africains (Nigéria, Soudan, Zambie). "Les coupures d'internet et la montée de l'autoritarisme vont de pair", s'inquiète néanmoins Marianne Diaz Hernandez de l'ONG de protection des droits numériques Acces Now, à l'origine du projet #KeepItOn. "En 2021, les gouvernements ont prouvé à quel point les coupures pouvaient être des outils tout-en-un pour exercer le contrôle sur des populations", ajoute la chercheuse.
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