"Bannies des ondes et des bouquets satellites sur décision de la junte" au pouvoir à Bamako, "Radio France Internationale (RFI) et France 24, sont de nouveau accessibles en ligne au Mali", écrit l'organisation de défense de la presse et des journalistes dans un communiqué publié sur son site internet. "RSF a débloqué leurs sites en créant une copie miroir permettant d'échapper à la censure", ajoute l'ONG en donnant les liens de ces deux sites. Un site miroir est une copie conforme à un site original, mais placée sur des serveurs différents, répartis à travers le monde, dans le but d'en optimiser la diffusion ou de déjouer la censure. "Cette action intervient dans le cadre (d'une opération) lancée par RSF en 2015, qui permet actuellement le contournement de la censure de 47 sites dans 24 pays dont 8 en Russie", indique le communiqué. Sur fond de crise diplomatique aiguë avec Paris, la junte au pouvoir à Bamako avait annoncé le 17 mars la suspension de l'autorisation d'émettre accordée à RFI et France 24 au Mali, accusant ces médias d'incitation à la haine, après qu'ils eurent publié des témoignages mettant en cause l'armée malienne dans des exactions contre des civils. France Médias Monde (FMM), maison-mère de la radio et de la télévision du pôle extérieur de l'audiovisuel public français, a annoncé mercredi avoir été notifiée par les autorités maliennes de leur "décision définitive de suspension" de RFI et France 24 "malgré les réponses détaillées et circonstanciées" apportées par FMM "à chacun des griefs" utilisés par Bamako "pour justifier (...) la coupure des deux médias". Dans un communiqué, FMM a dit protester "vivement contre cette décision qu'elle considère infondée et arbitraire" et promis de mettre en oeuvre "toutes les solutions techniques (...) pour rendre accessibles (ses) médias aux Maliennes et aux Maliens qui souhaitent continuer à suivre une information libre, experte et ouverte sur le monde." Selon des témoignages recueillis à Bamako, les sites habituels de France 24 et RFI n'étaient pas totalement bloqués jeudi matin et pouvaient être chargés, notamment sur des téléphones portables, sans avoir à passer nécessairement par les sites miroirs créés par RSF.
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