Eskom a annoncé dans un communiqué la mise en place immédiate d'une multiplication des délestages impliquant, pour les Sud-Africains et les entreprises, plusieurs coupures par jour d'une durée de deux à quatre heures chacune, en plein hiver austral. Il s'agit des coupures les plus sévères depuis décembre 2019. Sur une échelle de huit niveaux possibles d'intensité des délestages, la première puissance industrielle du continent a désormais atteint le sixième stade critique. "Il existe un risque élevé que le stade de délestage doive être modifié, en fonction de l'état des centrales" dans les prochains jours, a mis en garde Eskom, également affectée par des conflits sociaux sur des salaires dans plusieurs sites. "Eskom se trouve dans cette situation en raison d'actions syndicales qui ont empêché jusqu'à 90% du personnel de nombreuses centrales électriques de s'acquitter de leurs tâches", a invoqué le ministre des Entreprises publiques, Pravin Gordhan, lors d'une conférence de presse. L'entreprise a annoncé dans la soirée avoir conclu un accord de principe avec les syndicats qui ont, selon Eskom, appelé les salariés à reprendre le travail. Après des années de mauvaise gestion et de corruption, la compagnie publique est incapable de produire suffisamment d'énergie pour le pays, où se multiplient les manifestations récurrentes contre la déliquescence des services publics. L'Afrique du Sud tire 80% de son électricité du charbon, créant une pollution "mortelle" dénoncée par les défenseurs de l'environnement. L'Etat a été sommé d'agir en mars, la justice ayant reconnu une violation du droit constitutionnel à respirer un air sain. Lors de la COP26 en novembre à Glasgow, le pays a obtenu 7,7 milliards d'euros de prêts et subventions pour financer une transition énergétique.
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