Avec six coaccusés, dont des officiers de l'armée et de la police, François Beya est poursuivi pour avoir, de 2020 à février 2022, "formé un complot contre la vie ou contre la personne du chef de l'Etat", selon la cour. L'audience a eu lieu sous une grande tente installée dans l'enceinte de la prison centrale de Makala, en présence d'une trentaine de membres des familles des prévenus, a constaté une journaliste de l'AFP, qui a rapidement été reconduite en dehors de l'enceinte. "Les journalistes ne sont pas autorisés à assister à l'audience, sauf ceux de la (presse de la) Haute cour militaire. C'est un ordre de la hiérarchie", a expliqué un responsable chargé de la sécurité de la prison. Cette première audience a notamment permis à la cour d'"identifier les prévenus et de prendre acte de la présence des avocats", a ensuite indiqué à l'AFP l'avocat de M. Beya, Me Raphaël Nyabirungu Mwene Songa. "La défense a réitéré sa demande de libération provisoire" de M. Beya "et demandé à la cour l'autoriser la médiatisation des audiences", a-t-il ajouté. La prochaine audience est prévue pour le vendredi 10 juin. En plus de François Beya, les autres personnes citées dans ce "complot" sont le brigadier Tonton Twadi Sekele (en fuite), le colonel Tite Cikapa, la commissaire supérieure principale Lily Tambwe Mauwa, le lieutenant-colonel Pierre Kalenga Kalenga et deux civils dont un ne s'est pas présenté vendredi à l'audience. François Beya a été arrêté le 5 février par l'Agence nationale de renseignement (ANR), qui l'a détenu au secret avant de le transférer deux mois plus tard à Makala, la grande prison de Kinshasa. Le 8 février, la présidence congolaise affirmait que les enquêteurs avaient à son encontre des "indices sérieux attestant d'agissements contre la sécurité nationale". Un collectif défendant la cause de M. Beya a affirmé mercredi que ce dernier "paie pour son enquête sur un conflit minier impliquant un conseiller privé du chef de l'Etat, Fortunat Biselele et l'ancien président de la commission électorale, Corneille Nangaa". Chef de la Direction générale de migration (DGM) sous le régime de l'ex-président Joseph Kabila (2001-2019), M. Beya est devenu en 2019 le "Monsieur sécurité" du président Tshisekedi. Il était resté à ce poste en dépit de la rupture fin 2020 entre M. Tshisekedi et son prédécesseur, après deux ans d'une cogestion conflictuelle du pays.
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