M. Kibaki fut le troisième chef de l'Etat de l'histoire du Kenya, de décembre 2002 à avril 2013, succédant à 20 années du régime autoritaire de Daniel arap Moi et précédant l'actuel président Uhuru Kenyatta, fils du premier chef de l'Etat kenyan, Jomo Kenyatta. Vendredi matin, déclaré jour férié, les bancs du stade national de Nyayo, au coeur de la capitale Nairobi, se remplissaient sous un ciel chargé tandis qu'un cortège accompagnant le cercueil approchait lentement vers 10H30 (07H30 GMT), en vue des cérémonies. Outre le gouvernement, de nombreux officiels et des ambassadeurs, une dizaine de chefs d'Etat et Premiers ministres du continent étaient attendus, dont le président sud-africain Cyril Ramaphosa ainsi que le sud-soudanais Salva Kiir. Selon un communiqué transmis par le ministère kényan des Affaires étrangères, la reine Elizabeth II a salué, dans un message de condoléances adressé jeudi au président Kenyatta, le "service de toute une vie" de Mwai Kibaki auprès du peuple kényan. "Ce sera une profonde tristesse pour votre pays d'avoir perdu un grand homme d'Etat, mais le Kenya peut s'enorgueillir de l'héritage" de l'ancien président, poursuit la citation. Mwai Kibaki, ancien professeur d'économie formé en Ouganda et à Londres, avait été élu en 2002 sur la promesse de lutter contre la corruption. Mais la décennie qu'il a passé au pouvoir a été marquée par des scandales de corruption ainsi que par les pires violences politiques depuis l'indépendance. Fin 2007, sa réélection contestée débouche sur des violences opposant Kikuyu et Kalenjin, deux des premières communautés du pays, au cours desquelles plus de 1.000 personnes sont tuées et des centaines de milliers d'autres déplacées. Elles sont encore aujourd'hui une blessure profonde dans l'histoire du Kenya. Le Kenya a toutefois connu une forte croissance économique sous sa gouvernance, à travers notamment son programme Vision2030, repris par Uhuru Kenyatta, qui a permis le lancement de grands projets d'infrastructures, ainsi que des réformes dans la santé et l'éducation. Les circonstances de sa mort n'ont pas été rendues publiques. Doté d'une santé fluctuante depuis un grave accident de voiture en 2002, il avait régulièrement été admis à l'hôpital ces dernières années. L'ancien président doit être enterré samedi à Othaya, son fief du comté de Nyeri, où il s'était un temps retiré après son départ du pouvoir.
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