Le chef de la junte au Tchad ordonne une opération de désarmement dans l'extrême-nord

Infos. Le chef de la junte au pouvoir au Tchad a ordonné samedi une opération de désarmement dans l'extrême-nord du pays, douze jours après des affrontements armés qui ont fait une centaine de morts, selon un communiqué de la présidence.

Le chef de la junte au Tchad ordonne une opération de désarmement dans l'extrême-nord

Le 23 mai, des heurts entre orpailleurs à Kouri-Bougoudi, à une trentaine de kilomètres de la frontière libyenne, partis d'une banale dispute, avaient dégénéré et fait une centaine de morts et au moins quarante blessés, selon les autorités. "Aucun civil ne doit détenir une arme de guerre", a déclaré samedi en déplacement à Kouri-Bougoudi, à plus de 1.000 km au nord-est de la capitale N'Djamena, Mahamat Idriss Déby Itno, fils de l'ancien dirigeant Idriss Déby, qui avait dirigé le pays pendant trente ans d'une main de fer. Mahamat Idriss Déby, qui a pris le pouvoir en avril 2021 à la tête d'un Conseil militaire de transition, a ordonné "le déclenchement d'une opération de désarmement tout azimuts de la zone", selon un communiqué de la présidence, publié sur Facebook. "Tous les Tchadiens et étrangers qui écument le site aurifère de Kouri-Bougoudi doivent quitter les lieux au plus tard ce dimanche. Un camp militaire sera installé (...) pour empêcher toute infiltration", a poursuivi Mahamat Idriss Déby. "Je ne quitterai pas Kouri-Bougouri tant que mes instructions ne seront pas appliquées sur le terrain", a-t-il conclu. La région, dans l'immense massif montagneux et désertique difficilement accessible du Tibesti, est truffée de mines exploitées souvent clandestinement par une multitude de chercheurs d'or venus de tout le pays et des États voisins, Libye, Niger et Soudan, sur une terre et sous un climat hostiles qui rendent les lieux difficilement contrôlables par les autorités. Le Tibesti est historiquement une région frondeuse, berceau de plusieurs rébellions majeures depuis l'indépendance du Tchad, en 1960. Depuis la découverte de gisements d'or en 2012, les mines de cette province ont suscité les convoitises de commerçants, de milliers d'orpailleurs, de militaires tchadiens et de membres de l'opposition armée tchadienne et soudanaise en quête du métal précieux. Elles ont aussi enclenché une véritable ruée vers l'or de jeunes Tchadiens pauvres du centre du pays, livrés sur place aux gangs pour lesquels ils travaillent dans des conditions très difficiles et de sécurité précaire.

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