L'armée béninoise est déployée dans la région septentrionale pour contenir les groupes jihadistes présents chez ses voisins nigérien et burkinabé, qui y mènent des incursions et attaquent les forces de sécurité. Mais selon le gouvernement, ces "groupes armés terroristes" ont récemment subi de "lourdes pertes en vies humaines" et "sillonnent" désormais le territoire "pour recruter des sympathisants à coup de fausses promesses". "Les recrues ainsi appâtées sont endoctrinées, droguées et armées pour s'attaquer aux biens et aux paisibles populations", visant "prioritairement" les forces de défense et de sécurité, dénonce le gouvernement. Il invite les Béninois "à ne pas se faire prendre au piège des vendeurs d'illusions" et à collaborer avec les forces de sécurité et de défense. Le gouvernement "rappelle" également que "tout refus ou abstention de collaborer" avec la police, l'armée et les autorités locales "dans la lutte contre le terrorisme" sera "considéré comme un soutien aux groupes armés terroristes et traité comme tel". Ces déclarations interviennent trois jours après l'attaque meurtrière menée par des hommes armés contre un commissariat dans le nord du pays, qui a fait deux morts parmi les policiers. Les autorités ont confirmé l'attaque, précisant que deux assaillants ont également été tués après le déploiement rapide de soldats sur les lieux. Elles n'ont pas précisé si cette attaque a été menée par des groupes armés venus de pays voisins, ou par des Béninois. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont aux prises avec des insurrections jihadistes et les Etats voisins comme le Bénin, le Ghana, le Togo et la Côte d'Ivoire s'inquiètent depuis plusieurs années de débordements sur leur territoire. Une récente série de raids frontaliers dans ces pays a confirmé ces craintes. Fin mai, le gouvernement béninois a reconnu que le nord du pays avait été la cible d'une vingtaine d'attaques de groupes armés. C'était la première fois que le gouvernement donnait un bilan global de ces attaques, même si, à aucun moment, il n'a utilisé le terme "jihadiste".
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