Les Maliens Abdoulay Ndom et Mouamed Kalouare, le Guinéen Toba Mammed et l'Ivoirien Lamin Sisoko, "des migrants irréguliers", "sont détenus depuis mi-novembre 2021 dans un poste de police de Malabo", capitale de ce petit pays d'Afrique centrale riche en hydrocarbures et dirigé d'une main de fer depuis plus de 42 ans par le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Malabo doit "immédiatement libérer" les quatre hommes déjà emprisonnés pour "une période qui dépasse de loin la limite de 60 jours établie par la loi", plaide Amnesty. "Ils n'ont pas eu accès à des procédures administratives ou judiciaires pour contester les motifs de leur arrestation", poursuit l'ONG, assurant aussi que "M. Kalouare souffre de maux de tête, de fièvre, d'une toux persistante et de douleurs thoraciques" et que son avocat réclame "qu'il bénéficie des soins médicaux appropriés". Ils avaient été appréhendés lors de plusieurs "raids massifs", selon Amnesty, en novembre et décembre 2021 dans les grandes villes équato-guinéennes, visant des centaines de migrants sans papiers. "Les étrangers arrêtés étaient ceux qui sont entrés clandestinement en Guinée équatoriale (...) et d'autres qui s'y trouvaient déjà depuis un certain temps sans titre de séjour", avait justifié en novembre devant les ambassadeur de plusieurs pays européens Simeon Oyono Esono, ministre des Affaires étrangères. Selon Amnesty, plus de 500 personnes au total, principalement des ressortissants du Cameroun, du Nigeria, du Sénégal, de la Côte d'Ivoire, de Centrafrique, du Tchad et du Mali avaient été arrêtés durant les rafles de novembre et décembre, puis détenus dans des commissariats ou des complexes sportifs. En dehors des quatre cités par Amnesty, tous ont été "expulsés vers leur pays d'origine sans procédure régulière et sans accès à un avocat" ou "libérés après plusieurs semaines sans aucune explication sur les raisons de leur arrestation", selon l'ONG. "Des dizaines ont signalé avoir été sévèrement battus et maltraités lors de leur arrestation et de leur détention", affirme Amnesty. Sollicités samedi par l'AFP sur le communiqué de l'ONG, des responsables du gouvernement n'ont pas souhaité le commenter à ce stade.
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