"De toutes les consultations engagées à tous les niveaux (...), il ressort une proposition médiane d'une durée consensuelle de la transition de 39 mois", a déclaré le colonel Mamady Doumbouya dans une adresse télévisée à la Nation. L'officier, qui a renversé le président Alpha Condé en septembre et s'est fait proclamer chef de l'Etat depuis lors, a tenu ces propos après la clôture, vendredi, de deux consultations politiques contestées - une conférence dite de réconciliation et "un cadre de concertation inclusif" - toutes deux boudées par un grand nombre de partis politiques. "Le CNRD [Comité national du rassemblement et du développement, l'organe dirigeant de la junte, NDLR] et le gouvernement à leur tour soumettront au CNT [Conseil national de transition, NDLR], qui tient lieu de Parlement, cette proposition qui est consécutive à de larges et patientes consultations", a déclaré le colonel-président. Fin mars, s'impatientant devant le refus manifeste de la junte de Conakry a dire quand elle comptait organiser des élections pour rendre le pouvoir aux civils, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait sommé les autorités guinéennes de lui présenter "au plus tard le 25 avril" un calendrier de transition "acceptable", sous peine d'une extension des sanctions économiques décidées contre le pays après le coup d'Etat. Mais la junte a laissé passer le délai et, selon un communiqué de la Cédéao publié mercredi, Conakry a demandé à "avoir davantage de temps par rapport à l'échéance du 25 avril", afin de "permettre la poursuite des consultations". En septembre, après le putsch à Conakry, la Cédéao avait demandé aux nouvelles autorités l'organisation d'élections dans un délai de six mois.
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