Le chanteur angolais Bonga, toujours passionné à bientôt 80 ans

Infos. Le chanteur angolais Bonga ne désarme pas: à près de 80 ans, il publie "Kintal da Banda", son premier disque depuis 2016, et se produira dans la salle de spectacle parisienne La Cigale mercredi, deux ans et demi après son précédent concert dans ce lieu.

Le chanteur angolais Bonga, toujours passionné à bientôt 80 ans

En 1972, alors réfugié politique aux Pays-Bas, Bonga avait publié "Angola 72". Alors que l'on fête son demi-siècle, et celui de la carrière de son auteur, ce disque très "roots", authentique et dépouillé, est considéré comme un classique, indispensable à toute discothèque de l'amateur éclairé de musiques du monde. Sur le suivant, "Angola 74", figurait une version poignante de "Sodade", valant largement celle qui ouvrit dix-huit ans plus tard les portes du succès à la Capverdienne Cesaria Evora, sur l'album "Miss Perfumado" de la diva aux pieds nus. Depuis ces deux pierres fondatrices d'une abondante discographie -cet ancien athlète de haut niveau devenu musicien professionnel a publié près de 40 albums- Bonga n'a jamais trahi, malgré le succès, l'âme des musiques et rythmes de son pays d'origine. Même si cet exilé n'y vit plus depuis bien longtemps, établi désormais à Lisbonne où il habite près du stade de football du Benfica, où il s'entraînait au tour de piste avant de devenir un chanteur célèbre, Bonga est toujours resté connecté à l'Angola de son enfance et de sa prime jeunesse. Il se fait toujours l'ardent défenseur du semba, l'ancêtre de la samba brésilienne qui rythme le carnaval à Luanda, mais aussi du rebita, du lamento ou du batuque. Dans "Kintal da Banda" ("la Cour de la maison"), ce chanteur à la voix unique, éraillée, râpeuse, chargée d'émotion, a voulu restituer l'ambiance de la cour de son enfance, où l'on jouait et dansait lors de réunions familiales ou amicales. Une cour qui fut celle de son éducation musicale. "Il y a toujours de la fraîcheur dans sa musique, et il n'est pas du tout déconnecté du monde d'aujourd'hui", a dit de cette "personnalité hyper importante" Xavier Lemettre, le directeur du festival de jazz Banlieues Bleues qui l'a programmé encore récemment. Celui qui croule sous les honneurs -il s'est vu remettre les clefs de la ville de Buenos Aires ou les insignes de Chevalier de l'Ordre des Arts et des des Lettres en France-, ne semble toujours pas prêt à s'endormir sur ses lauriers.

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