"Tout a été utilisé durant cette crise pour couvrir de boue cette aide humanitaire" envers Brahim Ghali, le chef du Front Polisario, a déclaré Arancha González Laya dans un entretien publié par le quotidien El Periódico de España. "Et quand je dis tout, c'est tout: des écoutes, des plaintes, des campagnes, et notamment des campagnes de presse", a-t-elle ajouté, interrogée sur le piratage, révélé début mai par le gouvernement espagnol, de téléphones de certains de ses membres, dont celui du Premier ministre Pedro Sánchez, au printemps 2021 durant la crise diplomatique ayant opposé les deux pays. Le gouvernement de gauche espagnol a assuré que ces piratages au moyen du logiciel israélien Pegasus étaient une "attaque externe", mais a toujours affirmé ne pas savoir qui en était à l'origine, alors que nombre de médias espagnols ont évoqué l'implication de Rabat. Selon des médias espagnols, le portable de Mme González Laya, qui a quitté le gouvernement lors d'un remaniement en juillet 2021, avait également subi une tentative de piratage au moyen de Pegasus. L'ancienne ministre a refusé dans l'interview de répondre aux questions sur ce point. L'arrivée en Espagne dans le plus grand secret, en avril 2021, de Brahim Ghali pour y être soigné du Covid-19 avait provoqué une grave crise diplomatique avec Rabat, qui a pris fin en mars dernier grâce à un soudain revirement de Madrid sur le dossier sensible du Sahara occidental. Mettant fin à des décennies de neutralité de l'Espagne, le gouvernement espagnol reconnaît désormais publiquement le plan d'autonomie proposé par Rabat pour cette ancienne colonie espagnole comme la base "la plus sérieuse, réaliste et crédible" pour résoudre ce "différend". Refusant de commenter ce revirement, Mme Laya a néanmoins souligné que "l'Espagne (avait) toujours été claire sur la nécessité de chercher une solution faisant l'objet d'un accord " entre Rabat et le Polisario. L'ex-ministre a été visée par une enquête de la justice espagnole sur les conditions de l'entrée en Espagne de Brahim Ghali, mais a été mise hors de cause fin mai. Le Maroc avait été accusé à l'été 2021 d'avoir eu recours à Pegasus après une vaste enquête menée par un consortium de 17 médias internationaux, mais Rabat avait répliqué en dénonçant des "allégations mensongères et infondées".
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