Elle s'est produite pendant la célébration de la Pentecôte en l'église catholique St Francis de la ville d'Owo, dans l'Etat d'Ondo, habituellement épargné par les jihadistes et les bandes criminelles actifs dans d'autres régions du pays. Durant la messe dominicale, des hommes armés, dont certains "déguisés en fidèles" et munis d'explosifs, ont attaqué les paroissiens, selon la police. "Les hôpitaux d'Owo étaient remplis de blessés, dont la plupart étaient dans un état critique. Malheureusement, le nombre de morts s'élève à 22", a déclaré le gouverneur d'Ondo, Arakunrin Oluwarotimi Akeredolu dans un communiqué. Selon lui, 56 personnes étaient toujours hospitalisées mardi soir. Un précédent bilan communiqué lundi avait fait état de 21 morts et d'une quarantaine de blessés. "Le plus malheureux, c'est que des enfants innocents ont été tués dans la fleur de l'âge et que d'autres ont été gravement blessés", a ajouté le gouverneur. Il a qualifié les responsables de cette "attaque ignoble et satanique" de "terroristes assoiffés de sang", sans donner plus de précisions sur l'identité des assaillants, toujours recherchés. Ce massacre a provoqué l'effroi au Nigeria, et l'indignation de la communauté internationale. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a "fermement condamné" cette attaque "odieuse", dans un communiqué lundi soir "Les attaques contre les lieux de culte sont abjectes", a-t-il ajouté, exhortant les autorités nigérianes à tout faire pour traduire les responsables en justice. Deux jours après cette tuerie, le pays le plus peuplé d'Afrique était toujours sous le choc alors que les témoignages des rescapés affluaient. Un prêtre et un témoin ont raconté à l'AFP l'attaque à laquelle ils ont survécu. Le père Andrew Abayomi célébrait la messe quand les assaillants ont pris d'assaut l'église. Il a expliqué s'être réfugié avec d'autres personnes, dont des enfants, dans la sacristie pendant une vingtaine de minutes avant de sortir et de découvrir le carnage. "J'ai vu des personnes sans vie", dont une "femme abattue", a-t-il déclaré. Il a également dit avoir vu des restes humains "déchiquetés" par de la "dynamite". Sur son lit d'hôpital, la joue et le torse cachés par les bandages, Bade Salawu, l'un des survivants, a expliqué à l'AFP que les fidèles ont d'abord "entendu le bruit très fort d'une arme à feu", avant d'évoquer le "chaos" qui a suivi. Les assaillants "ne sont pas venus pour voler (...) ou kidnapper qui que ce soit, leur objectif était juste de tuer et de détruire", a-t-il insisté. L'attaque est survenue à l'avant-veille du lancement par l'APC, le parti au pouvoir, de ses primaires en vue de l'élection présidentielle de 2023 pour choisir son candidat. Le Nigeria est en proie à une insurrection jihadiste dans le Nord-Est, et aux bandes criminelles qui ravagent le Nord-Ouest et le centre. Le Sud-Ouest, où s'est produit l'attaque, est d'habitude relativement épargné par les violences.
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