En décembre, une coalition de médias et d'ONG a publié une enquête basée sur 3,5 millions de documents bancaires confidentiels issus de la banque gabonaise BGFI, obtenus par le média en ligne Mediapart et l'ONG "Plateforme pour la protection des lanceurs d'alerte en Afrique (PPLAAF)". Elle mettait en cause le clan de l'ancien président de République démocratique du Congo Joseph Kabila. Suite à une plainte déposée conjointement par les associations Unis, Transparency International et Sherpa, le PNF a confirmé à l'AFP l'information de Mediapart selon laquelle il "vient d'ouvrir" une enquête préliminaire, confiée au Service d'enquêtes judiciaires des finances (SEJF). La plainte visait principalement les activités de la banque BGFI Europe, basée à Paris. Mediapart indiquait que cette filiale française de la banque gabonaise BGFI avait "fait transiter, en tant que banque correspondante, des dizaines de millions de dollars de transactions suspectes liées aux affaires de corruption et de détournements de fonds publics révélées par les enquêtes +Congo Hold-up+." Parmi les opérations ciblées par la plainte, la validation par la BGFI Europe d'au moins 32 virements qui auraient été effectués ou reçus par la société congolaise Sud Oil, pour un total de plus de 14 millions de dollars. Cette société est suspectée d'avoir été "au coeur du système qui a permis à la famille Kabila de détourner 138 millions de dollars d'argent public", selon Mediapart. BGFI Gabon n'a pas souhaité commenter cette ouverture d'enquête, "comme cela concerne une filiale". BGFI Europe n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP. "C'est une enquête qui s'imposait, à la mesure des preuves exceptionnelles révélées par Congo Hold", se sont félicités les avocats des associations, Mes William Bourdon et Henri Thulliez. "Au coeur de l'enquête, c'est l'ingénierie d'une banque qui a été décisive dans un système transnational d'évaporation systémique de ressources publiques pour des montants gigantesques", ont-ils estimé. Les avocats de M. Kabila avaient indiqué en décembre que ce dernier se "réservait le droit de porter plainte" face à un dossier "Congo Hold-Up" truffé "d'insinuations malveillantes d'une hargne rare". Agé aujourd'hui de 51 ans, Joseph Kabila est devenu président en 2001. L'actuel chef de l'Etat et ancien opposant Félix Tshisekedi lui a succédé début 2019.
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