Les Béninois élisaient samedi sans engouement leurs députés quelques semaines après une présidentielle qui avait connu d'importants problèmes d'organisation et abouti à la réélection contestée de Boni Yayi, soucieux désormais de renforcer son mandat.
Quelque 3,6 millions d'inscrits sur 9,3 millions d'habitants de ce pays ouest-africain sont appelés aux urnes jusqu'à 17H00 (16H00 GMT) pour choisir 83 députés parmi près de 1.600 candidats issus d'une vingtaine de partis et coalitions.
La mouvance présidentielle compte 34 députés dans le Parlement sortant, contre 49 élus de l'opposition qui ont donné du fil à retordre à M. Yayi.
Dans la capitale économique Cotonou, après des retards observés à l'ouverture, la plupart des bureaux de vote fonctionnaient un peu plus d'une heure après le début prévu des opérations à 07H00 (06H00 GMT), a constaté un journaliste de l'AFP.
L'élection s'y déroulait dans le calme mais l'affluence semblait faible en début de matinée.
"Il est clair que les gens ne manifestent pas un engouement perceptible pour ce scrutin", a concédé à l'AFP Joseph Gnonlonfoun, président de la Commission électorale nationale autonome (Céna) prévoyant un taux de participation plus faible que lors de la présidentielle.
A Porto Novo, la capitale, beaucoup de bureaux ont ouvert en retard et quelques uns étaient toujours fermés à 10H30, a observé un journaliste de l'AFP.Certains électeurs ne trouvaient pas leurs noms sur des listes électorales.
Certains représentants de la Céna "n'étaient pas en place pour l'acheminement du matériel à l'heure", a expliqué M. Gnonlonfoun, ajoutant que des "mesures" étaient prises pour "pallier ces insuffisances".
Alors que la présidentielle du 13 mars avait été confrontée à d'importants problèmes d'organisation conduisant à deux reports, la Céna avait assuré cette semaine être "prête" pour le vote de samedi.
Le premier mandat du président Yayi avait été marqué par des scandales de corruption.
Le dernier en date, qualifié d'"affaire Madoff à la béninoise", a vu en 2010 des milliers de Béninois ruinés par une escroquerie aux dépens de petits épargnants, semblable à celle qui a valu 150 ans de prison à l'Américain Bernard Madoff en 2009.
L'opposition a accusé M. Yayi de complicité et dénoncé ses liens avec l'une des sociétés d'épargne impliquées.
Sa victoire (53% des suffrages) au premier tour de la présidentielle a été contestée et il cherche à voir confirmée sa légitimité par le scrutin de samedi.Son principal opposant, Adrien Houngbédji (36%), a dénoncé des fraudes le 13 mars.L'opposition a saisi la justice qui a confirmé la réélection du président.
L'objectif samedi est de donner "une majorité écrasante au président qui confirmerait les résultats de la présidentielle", a indiqué à l'AFP Marcel de Souza, un responsable de la mouvance présidentielle.
Du côté de l'opposition, on se montre confiant également.Les électeurs sont appelés "à sanctionner ce régime qui nous a volé notre victoire.Nous comptons le prouver par la rafle (de sièges) que nous allons opérer", a affirmé à l'AFP Lazare Sehouéto, un des responsables de l'Union fait la nation (UN, principale alliance de l'opposition).
Lucien Mehouenou, étudiant de 24 ans rencontré samedi au bureau de vote de l'école primaire de Midombo, dans le quartier d'Akpakpa (est) à Cotonou, dit espérer un changement."Nous autres populations avons été laissées pour compte.Aucune loi n'a été votée pour contribuer à notre bien-être, il faut sanctionner ces politiciens".
Un peu plus loin, à l'école Hlacomey, Sophie Minanvoa, vendeuse en pharmacie, 42 ans, souhaite la mise en place d'un Parlement "où le débat d'idée a cours, sinon cela ne sert a rien" car elle estime avoir entendu "le même son de cloche" depuis des années.
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