Le roi Mohammed VI du Maroc devrait se rendre samedi à Marrakech, où un très important dispositif policier a été mis en place, deux jours après l'attentat qui a fait 16 morts dont au moins 11 étrangers contre un café du coeur touristique de la ville.
Les autorités marocaines soupçonnent Al-Qaïda d'être à l'origine de cet attentat qui n'a toujours pas été revendiqué.
La probable visite du roi à Marrakech n'a pas été confirmée officiellement mais selon une source sécuritaire, il devrait arriver samedi après-midi et se rendre au chevet des blessés encore hospitalisés et "probablement" sur la place Jamâa El-Fna, symbole du tourisme marocain, où a eu lieu l'attentat.
Samedi matin, des centaines de policiers étaient déployés sur cette place, ainsi qu'aux abords de l'hôpital Ibn-Tofail et dans la vieille ville, a constaté une journaliste de l'AFP.
Sur la place, des couronnes et des bouquets de fleurs ont été déposés au pied des barrières installées devant le café Argana, cible de l'attentat, en hommage aux victimes.Avec 16 morts et 25 blessés, cette attaque est la plus meurtrière depuis les attentats islamistes de mai 2003 à Casablanca (45 morts dont 12 kamikazes impliqués).
Quatorze blessés dont quatre grièvement atteints étaient toujours hospitalisés samedi matin à l'hôpital Ibn-Tofail et à l'hôpital militaire de Marrakech, selon une source médicale.Sept autres blessés ont pu sortir et quatre ont été évacués à leur demande vers leur pays pour y être hospitalisés: deux en Russie et deux en Suisse.
Dès jeudi, le roi Mohammed VI avait ordonné une enquête rapide et transparente et demandé que l'opinion publique soit tenue au courant de son déroulement.
Selon un haut responsable de la sécurité interrogé samedi par l'AFP, il n'y a pas eu d'arrestation jusqu'ici.L'interrogatoire vendredi de deux touristes néerlandais a permis d'établir le portrait-robot d'un homme qu'ils ont vu dans le café Argana, quelques minutes avant l'attentat et qui leur a paru suspect.Il s'agirait d'un Arabe, jeune, bien rasé et aux cheveux longs.
Le gouvernement marocain a mentionné un procédé qui fait penser à Al-Qaïda."La manière dont cet acte a été exécuté nous rappelle le style utilisé d'habitude par l'organisation Al-Qaïda", a dit vendredi le ministre de l'Intérieur, Taieb Cherkaoui.
Il a affirmé que "l'hypothèse du kamikaze", avancée dans un premier temps, était désormais "exclue".Les premiers éléments de l'enquête "ont montré que (la bombe était composée) de nitrate d'ammonium et d'explosifs TATP, ainsi que de clous, et que l'explosion a été déclenchée à distance", a-t-il déclaré devant le Parlement à Rabat.
Sept des 16 personnes décédées sont de nationalité française, selon un bilan provisoire.Mais le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant a estimé dans Le Journal du Dimanche que "rien ne permet d'affirmer" que la France était visée par l'attentat.
"C'est vrai que ce café (où a eu lieu l'attentat, ndlr) est un haut lieu touristique et, vu l'engouement des Français pour Marrakech, il y avait une forte probabilité que des Français soient touchés", a-t-il souligné.
Claude Guéant estime en outre qu'"il faut attendre la revendication" pour savoir si Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a organisé l'attentat qui, dit-il, lui "rappelle" ceux de 1995 à Paris.
Une vidéo attribuée à Aqmi, postée sur internet, avait menacé le Maroc trois jours avant l'attentat de Marrakech.Mise en ligne le 25 avril sur YouTube, elle présentait cinq jeunes hommes armés dont l'un, masqué, avait annoncé leur détermination à
défendre des prisonniers détenus au Maroc.
Aqmi, une organisation d'extrémistes islamistes, est active dans la région --Algérie, Mali, Niger et Mauritanie-- et détient quatre Français, enlevés au Niger.
Pour Claude Guéant, "le cas du Maroc" n'est pas celui du Sahel où il "déconseille fermement d'aller faire du tourisme".
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