"Je vous présente le cheval Labaris", lance d'une voix énergique le commissaire-priseur à l'arrivée de l'animal au pelage marron lustré pour l'occasion. Sur le paddock gazonné, de jeunes palefreniers en t-shirt blanc présentent l'un après l'autre les chevaux du catalogue aux enchérisseurs -- exclusivement masculins -- assis sur des chaises blanches en plastique. Certains, venus avec leurs enfants, se servent de la feuille de description ou de plaquettes en bois numérotées pour se protéger du soleil brûlant, avant de les brandir pour surenchérir. "Cette vente aux enchères a pour but d'exposer les chevaux appartenant aux éleveurs (libyens, ndlr)", souligne à l'AFP Hussein Shaka, l'un des organisateurs. "Dieu soit loué, les chevaux viennent de l'Ouest, de l'Est et du Sud. Ils arrivent de toutes les villes" du pays, se félicite cet homme à la barbe poivre et sel, en référence aux profondes divisions entre régions libyennes. En trois jours, sur environ 150 chevaux présentés, 96 ont trouvé preneur, avec une enchère maximale à 40.000 dinars libyens (environ 8.000 dollars) pour une jument à la robe gris-blanc. Elle "a participé à 21 courses en France où elle a décroché la première place, la deuxième et la troisième", comme l'affirme le commissaire-priseur devant une foule enthousiaste. - "Encourager les ventes" - L'évènement a eu lieu récemment dans la cité portuaire et marchande de Misrata, troisième ville du pays, située à environ 200 km à l'est de la capitale Tripoli. Courses hippiques hebdomadaires, fantasias, parades... le cheval occupe une place de premier plan dans la culture libyenne, à l'instar des autres pays arabes, où l'art équestre est partout célébré depuis des siècles. En Libye, si elles ont peu ou prou résisté au chaos qui règne dans ce pays de quelque sept millions d'habitants depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, les activités équestres ont aussi permis de sauvegarder l'artisanat de confection des selles et des harnachements traditionnels. Le premier jour a été consacré à la vente de poneys et de poulains, le deuxième aux juments et le dernier aux étalons, précise Hussein Shakan, gilet noir brodé et couvre-chef blanc. Le catalogue comptait aussi bien des chevaux anglais que les fameux pur-sang arabes, appréciés pour leur vitesse, leur endurance et leur beauté. "Il faudrait encourager les ventes aux enchères en Libye afin d'améliorer les races de chevaux européens ainsi que l'élevage local", préconise Ali al-Himaidi, un éleveur qui participe à l'évènement.
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