"Nous analysons actuellement les implications exactes de cette mesure et sa portée pratique, (...) tant au niveau national qu'au niveau européen", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, à la presse en marge d'une conférence. L'objectif de Madrid est de "donner une réponse adéquate, sereine, constructive, mais aussi ferme dans la défense des intérêts de l'Espagne et des intérêts des entreprises espagnoles", a poursuivi le chef de la diplomatie espagnole. L'Association des banques et des établissements financiers (ABEF) algériens avait annoncé, dans un document publié mercredi soir, des restrictions sur les transactions avec l'Espagne comprenant un "gel des domiciliations bancaires des opérations de commerce extérieur de produits et services". Cette annonce est survenue quelques heures après l'annonce par le gouvernement algérien de la suspension du "traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération" conclu en 2002 avec l'Espagne, après le revirement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental. Madrid a opéré le 18 mars un changement de position radical sur ce dossier sensible en apportant son soutien au projet marocain d'autonomie pour cette ancienne colonie espagnole, suscitant la colère d'Alger, principal soutien du mouvement indépendantiste sahraoui du Front Polisario. Le souhait du gouvernement espagnol est "d'avoir les meilleures relations" possibles avec l'Algérie, a insisté M. Albares. L'annonce d'Alger a suscité de nombreuses craintes en Espagne, notamment pour son approvisionnement en gaz. Reliée à la péninsule ibérique par un gazoduc sous-marin (le Medgaz), l'Algérie fournit actuellement un peu moins de 30% du gaz consommé par l'Espagne. "Les relations commerciales existant entre la compagnie gazière (algérienne) Sonatrach et les compagnies espagnoles qui achètent du gaz" comprennent "des obligations contractuelles", a souligné jeudi la ministre espagnole de la Transition énergétique, Teresa Ribera. "Je suis donc confiante dans le fait" que cette relation "continuera à fonctionner de la même manière, car dans le cas contraire, ce serait un autre type de problème plus complexe à résoudre, non pas par des voies diplomatiques, mais probablement" devant "des tribunaux", a-t-elle ajouté. L'approvisionnement de l'Espagne "fait l'objet de contrats à moyen terme" que "l'Algérie a toujours respectés", a abondé la ministre du Budget, María Jesús Montero, se disant confiante dans le fait qu'elle "continuera[it] à le faire."
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