"Aux environs de 04h30 (GMT et locales), plusieurs dizaines d'individus armés, vraisemblablement des terroristes, ont attaqué la base sécuritaire de la mine d'or de Karma, près de Ouahigouya", a indiqué à l'AFP une source sécuritaire. "Le bilan provisoire fait état d'un soldat tombé (tué) et un civil décédé suite à cette violente attaque qui a été repoussée par les éléments" de sécurité, poursuit cette source qui précise que cinq personnes ont été blessées, dont deux gravement et évacués vers l'hôpital de Ouahigouya. La direction de la mine a confirmé jeudi après-midi dans un communiqué le bilan de deux morts: "un employé de la mine et un soldat du 12ème régiment d'infanterie commando". Elle a par ailleurs annoncé la suspension de ses opérations "pour concentrer ses erfforts à la sécurisation" des employés, des sous-traitants et du site. Un travailleur, joint par l'AFP, a expliqué que l'attaque avait duré près d'une heure et que les ouvriers avaient ensuite été évacués du site de la mine vers Ouahigouya. Cette mine avait été rétrocédée en mars par la société canadienne Endeavour Mining au consortium burkinabè Néré Mining pour 25 millions de dollars. En 2021, elle a produit 88.000 onces d'or. Lundi, une autre mine d'or, à Bongou (est) a été visée par des tirs d'obus. La veille, un soldat avait été blessé dans l'attaque d'un convoi logistique de cette mine. Le Burkina Faso, en particulier le nord et l'est, est la cible d'attaques jihadistes récurrentes depuis 2015 perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés. Face à l'insécurité, le producteur d'or russe Nordgold avait annoncé en avril l'arrêt des activités de la mine d'or de Taparko, principale mine privée du pays, située dans le nord du Burkina. Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé fin janvier le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'être inefficace face à la violence jihadiste, a fait de la question sécuritaire sa "priorité". Après une relative accalmie lors de sa prise de pouvoir, M. Damiba fait face à une recrudescence d'attaques de jihadistes présumés qui ont fait depuis mi-mars plus de 200 morts, civils et militaires.
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