M. Abdel Fattah, 40 ans, icône de la "révolution" de 2011 qui a renversé Hosni Moubarak, est la bête noire du régime d'Abdel Fattah al-Sissi, maréchal tombeur de l'islamiste Mohamed Morsi, premier président élu démocratiquement du pays. Officiellement condamné fin 2021 à cinq ans de prison pour "faussses informations", il est détenu depuis septembre 2019 et n'a pu, selon sa famille, dormir sur un matelas ou recevoir un livre que le mois dernier, quand il a été transféré vers une prison récemment construite. Nombre de ses défenseurs ont vu dans ce transfert le premier pas vers une visite consulaire, M. Abdel Fattah ayant obtenu en détention la nationalité britannique. Mais elle n'a pas eu lieu jusqu'ici. C'est pour protester contre ses conditions de détention que M. Abdel Fattah a annoncé qu'il ne se nourrirait plus le 2 avril. Jeudi, le ministère de l'Intérieur a annoncé sur Facebook avoir "fourni au parquet des vidéos filmées dans la cellule du condamné Alaa Abdel Fattah prouvant qu'il n'était pas en grève de la faim". Son avocat Khaled Ali, qui affirme s'être vu refuser le droit de visiter son client jeudi en dépit de l'accord du parquet, a réclamé de pouvoir "voir les vidéos et y répondre". Aucune de ces images n'a filtré. Un examen médical indépendant "pourra prouver s'il est ou non en grève de la faim", ajoute-t-il dans son communiqué, alors que depuis des semaines la presse locale cite des "sources sécuritaires" réfutant la grève de M. Abdel Fattah. Son sort mobilise régulièrement militants et célébrités sur les réseaux sociaux qui tirent la sonnette d'alarme dans un pays où plus de 60.000 détenus d'opinion sont derrière les barreaux, selon les ONG. bur/bk [object Object]
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