Cette attaque s'est produite pendant l'office du matin à l'église catholique St Francis dans la ville d'Owo, située à plus de 1.000 kilomètres des régions où sévissent habituellement les jihadistes d'Iswap et de Boko Haram au Nigeria. "Nous avons pu localiser les auteurs de cette tragique et odieuse attaque", a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur nigérian, Rauf Aregbesola. "Selon les informations dont nous disposons, cela pourrait être Iswap. Les animaux d'Iswap, en soif d'attention et de reconnaissance, sont soupçonnés d'avoir lancé cette attaque", a-t-il ajouté, sans donner davantage de détails. Cette attaque a été menée dans le sud-ouest du Nigeria, une région habituellement épargnée par les tueries des bandes criminelles et des groupes jihadistes qui opèrent ailleurs au Nigeria. Mais la violence de cet assaut et le mode opératoire utilisé rappellent leurs méthodes. Selon les premiers éléments communiqués lundi soir par la police, les assaillants, dont certains "déguisés en fidèles" et munis d'explosifs, ont attaqué les paroissiens, tandis que d'autres positionnés autour de l'église tiraient sur l'édifice depuis différentes directions. Des balles de kalashnikov, et des fragments d'engins explosifs improvisés (IED), ont été retrouvés sur le lieu du massacre, ainsi que trois IED non explosés. Les autorités locales ont communiqué mercredi soir un nouveau bilan, affirmant que 40 personnes étaient mortes, et 61 blessées toujours soignées dans différents hôpitaux de la ville. Un précédent bilan communiqué mardi par les autorités faisait état de 22 morts et de 58 blessés. Le nouveau bilan prend en compte les victimes transportées dans des hôpitaux privés qui n'avaient jusque-là pas été comptabilisées. Le gouverneur n'a pas précisé le nombre d'enfants tués ou blessés, mais selon les autorités sanitaires contactées par l'AFP, au moins deux enfants sont morts et onze autres ont été blessés. Ce chiffre pourrait cependant être plus important car il ne comptabilise que les victimes admises à l'hôpital pour enfants de la ville. Ce massacre a provoqué l'effroi au Nigeria et l'indignation de la communauté internationale, et a été condamné par l'ONU et le pape François. Le président nigérian Muhammadu Buhari, qui a dénoncé "le meurtre odieux de fidèles", termine son deuxième mandat en février 2023 sous le feu des critiques, alors que le pays le plus peuplé d'Afrique est en proie à une insécurité généralisée. Le nord-est du Nigeria est le théâtre d'une insurrection jihadiste menée par Boko Haram et Iswap, qui a fait plus de 40.000 morts et 2 millions de déplacés. Depuis plusieurs mois, l'Iswap a lancé des attaques meurtrières en dehors de la zone où il sévit habituellement, touchant les régions voisines de Taraba ou Yobe. Le nord-ouest du Nigeria est quant à lui ravagé par des bandes criminelles qui attaquent, pillent, enlèvent et tuent. Les experts et observateurs alertent sur des rapprochements croissants entre les bandits, motivés par l'argent sans cadre idéologique, et les jihadistes.
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