Sans la reprise des exportations, l'Afrique, très dépendante des importations de céréales ukrainiennes et russes mais aussi de fertilisants essentiels pour son agriculture peu productive, "sera dans une situation de famine très sérieuse qui pourrait déstabiliser le continent", a-t-il dit dans une entretien avec les médias français France 24 et RFI. "Si les engrais n'arrivent pas alors que c'est l'hivernage (la saison des pluies) dans la plupart des pays africains, ça veut dire qu'il n'y aura pas de récolte", a-t-il dit. M. Sall, reçu la semaine passée par M. Poutine et sorti "rassuré" de ces entretiens selon ses mots, a dit demeurer "optimiste" malgré l'absence de progrès accomplis depuis lors pour un passage des cargaisons. "Jusqu'à preuve du contraire, je n'ai pas d'élément me permettant de contredire" les assurances de Moscou selon lesquelles la Russie ne s'opposerait pas à la sortie du blé ukrainien par Odessa si les eaux étaient déminées. "Je lui ai même dit: +les Ukrainiens disent que s'ils déminent, vous rentrez dans le port+. Il dit (que), non, il va pas rentrer, et ça, c'est un engagement qu'il a pris", a-t-il déclaré en parlant du président Poutine. "Il faut maintenant travailler à ce que le déminage soit fait, que l'ONU s'implique - et toutes les parties prenantes - pour qu'on démarre à sortir le blé ukrainien", a-t-il dit. M. Sall rencontrera vendredi son homologue Emmanuel Macron en France. Il lui demandera la levée de sanctions européennes contre la Russie, en particulier l'exclusion de banques russes du système Swift, messagerie sécurisée et rouage essentiel des transferts de fonds internationaux, a-t-il dit. "A partir du moment où nos banques sont liées aux banques européennes pour la plupart, elles ne peuvent pas payer (les produits russes) comme elles le faisaient traditionnellement", a-t-il expliqué. Le Sénégal, aux relations fortes avec les pays occidentaux, avait surpris le 2 mars en s'abstenant lors d'un vote de l'Assemblée générale de l'ONU d'une résolution exigeant "que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine". M. Sall s'est défendu de se faire le "complice" d'une agression russe de l'Ukraine. "Qu'est-ce qui ferait de moi un complice? D'avoir été en Russie ou d'avoir parlé" à M. Poutine?, a-t-il demandé. Il a réfuté un "alignement en faveur de la Russie".
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