Des dizaines de manifestants en colère ont organisé un rassemblement après un appel de l'opposition, qui accuse le gouvernement de tarder sur l'organisation d'une élection présidentielle au Somaliland prévue en novembre. "Ils manifestaient pacifiquement lorsque des policiers sans expérience ont malheureusement utilisé des balles réelles et des gaz lacrymogènes contre la population", a déclaré à la presse Feysal Ali Warabe, chef du parti d'opposition Justice et Bien-être (UCID). "Certains députés ont été touchés (par balles) et d'autres arrêtés lors de la manifestation", a-t-il dit, ajoutant que le but de la manifestation était de faire pression pour "la protection de la démocratie et des lois du Somaliland". Un officier de police, Mohamed Adan Saqadhi, a déclaré devant des journalistes que le rassemblement était illégal et que c'était la police qui avait été touchée à balles réelles, niant que des agents aient utilisé de telles munitions. "Nous avons tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes, comme le fait la police dans le reste du monde", a-t-il déclaré. Hersi Ali Hassan, président du principal parti d'opposition Waddani qui avait appelé à la manifestation, a déclaré que quatre personnes avaient été blessées par balle. La police n'a pas communiqué de bilan ni donné le nombre d'arrestations. - "force excessive" - "Ils ont battu des femmes, des députés et des responsables des partis d'opposition. Il y en a qui sont actuellement hospitalisés", a déclaré de son côté l'ancien chef de Waddani, Abdirahman Mohamed Abdullahi Ciro, candidat au scrutin de novembre. Un témoin , Abdiqani Mohamed, sympathisant de Waddani, a déclaré que "la police a tiré des gaz lacrymogènes et frappé des personnes avec la crosse de leurs armes, d'autres ont reçu des coups de poing et de pied dans le dos alors qu'elles étaient au sol". "Ils ont utilisé une force terriblement excessive contre des manifestants pacifiques. Tout ce que nous demandons, c'est que le président organise les élections (...) à temps." Le scrutin est prévu le 23 novembre, mais l'opposition s'est dite préoccupée par le fait que le gouvernement prévoyait d'ouvrir l'enregistrement des nouveaux partis politiques avant le vote. Une telle décision, selon l'opposition, est contraire à la Constitution. Il n'y a que trois partis politiques actuellement autorisés au Somaliland, le Parti de la paix, de l'unité et du développement de Kulmiye de l'actuel président Muse Bihi Abdi, Waddani et l'UCID. Les chefs de l'opposition ont appelé à de nouvelles manifestations à travers le Somaliland samedi. Mais le ministre de l'Intérieur Mohamed Kahin les a accusés de chercher à "déstabiliser" le Somaliland et a prévenu que de telles manifestations ne seraient pas tolérées. Le Somaliland, ancienne colonie britannique, a déclaré son indépendance de la Somalie en 1991, un acte non reconnu par la communauté internationale qui a laissé cette région de 4,5 millions d'habitants pauvre et isolée. Le Somaliland est cependant resté un îlot de stabilité, en comparaison avec la Somalie, ravagée par des décennies de violence politique et une insurrection islamiste meurtrière.
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