La capitale rwandaise Kigali accueille à partir du 20 juin une réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth (CHOGM). Cet événement doit être pour le Commonwealth "une occasion de réitérer ses valeurs fondamentales de droits de l'homme, d'Etat de droit et de bonne gouvernance (...), d'exhorter le gouvernement rwandais à prendre des mesures concrètes pour respecter et promouvoir ces valeurs et d'exprimer au gouvernement sa profonde préoccupation quant à son bilan en matière de droits humains", écrivent dans un communiqué commun 23 ONG, parmi lesquelles Human Rights Watch et Amnesty International. Le Rwanda est devenu membre du Commonwealth en 2009. "À l'époque, l'Initiative des droits humains du Commonwealth s'était dite préoccupée par le fait que l'état de la gouvernance et des droits de l'homme au Rwanda ne répondait pas aux normes du Commonwealth. Bon nombre de ces préoccupations demeurent aujourd'hui", ajoutent-elles. Dans une liste de huit requêtes, elles exhortent notamment les dirigeants du Commonwealth à demander aux autorités rwandaises de libérer et d'abandonner "immédiatement" les charges contre les personnes détenues "pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d'expression". Le Rwanda devrait également "s'engager publiquement et garantir que la société civile et les médias (...) pourront travailler et soulever des problématiques de droits humains librement sans crainte de représailles", ajoutent-elles. Interrogée sur cet appel, la porte-parole du gouvernement rwandais Yolande Makolo a déclaré à l'AFP que le Rwanda était "un fier membre de la famille du Commonwealth". "Les Rwandais ont travaillé 24 heures sur 24 pour assurer la préparation du CHOGM et nous sommes impatients d'accueillir des dirigeants et des délégués dans notre pays", a-t-elle ajouté. Le Rwanda, dirigé par Paul Kagame depuis la fin du génocide de 1994 qui a fait 800.000 morts, selon l'ONU, principalement des Tutsi, est régulièrement accusé par des ONG de réprimer la liberté d'expression, les critiques et l'opposition politique. Dans leur appel, les 23 organisations demandent également que le Rwanda autorise une enquête internationale sur des cas emblématiques de répression contre des dissidents, comme la mort en prison du chanteur Kizito Mihogo, féroce critique du pouvoir retrouvé pendu dans sa cellule en février 2010. La police a affirmé qu'il s'était suicidé. Mihigo, qui avait été condamné à dix ans de prison en 2015 pour conspiration contre le gouvernement avant d'être remis en liberté, avait été arrêté alors qu'il tentait fuir le pays. Le Commonwealth compte 54 Etats membres, souvent anciens territoires de l'Empire britannique, pour une population de 2,4 milliards habitants. str/ho/amu/sva/sba [object Object]
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