Crane rasé, visiblement faible, portant lunettes et masque anti-Covid, François Beya était présent à l'audience tenue sous une tente dressée dans la cour de la prison centrale de Makala à Kinshasa, a constaté une journaliste de l'AFP. La cour a commencé par rejeter la demande de libération conditionnelle formulée par ses avocats à la précédente audience. Avec ses cinq coaccusés (dont un en fuite et jugé par "défaut"), M. Beya est poursuivi pour "complot et offense contre la personne du chef de l'Etat, violation de consignes et incitation des militaires à commettre des actes contraires" à la loi, a indiqué la greffière en lisant l'acte d'accusation. Ses avocats ont appelé la Haute cour militaire à se dessaisir du dossier. "Votre cour militaire n'est pas compétente pour juger notre client" qui jusqu'à preuve du contraire est "un civil", a déclaré Me Raphaël Nyabirungu. "Vous devez déclarer avec courage que vous êtes incompétents" pour juger M. Beya. Vêtu d'une chemise bleue et jaune de prisonnier, l'ancien "Monsieur sécurité" du chef de l'Etat est resté assis tout au long de l'audience, la tête appuyée régulièrement sur sa main droite. Dans ses plaidoiries, la défense de M. Beya a réitéré sa requête de libération conditionnelle pour des raisons "humanitaires" car il "est très malade", a-t-elle affirmé. Contre l'avis de celle-ci, le procureur a par ailleurs appelé les juges à décréter "le huis clos" pour la suite des audiences car, selon lui, "les faits et révélations qui sortiront (de ce procès) sont susceptibles de troubler l'ordre public". La cour a promis de se prononcer sur les différentes demandes à la prochaine audience prévue le vendredi 17 juin. Chef de la Direction générale de migration (DGM) sous le régime de l'ex-président Joseph Kabila (2001-2019), M. Beya est devenu en 2019 le "Monsieur sécurité" de Tshisekedi. Il a été arrêté le 5 février par l'Agence nationale de renseignement(ANR), qui l'a détenu au secret avant de le transférer deux mois plus tard à Makala, la grande prison de Kinshasa.
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